La question de l’utilisation des téléphones portables à l’école devient un sujet central du quinquennat d’Emmanuel Macron. Après avoir appliqué une interdiction dans les collèges et les écoles, le président ambitionne désormais d’étendre cette mesure aux lycées dès la prochaine rentrée scolaire.
Un engagement présidentiel fort
C’est lors d’une rencontre avec le groupe de presse Ebra à Mirecourt, que le 18 novembre dernier, Emmanuel Macron a partagé sa vision de l’extension de cette interdiction. « C’est un enjeu de société majeur; nous devons protéger nos jeunes de l’excès d’écrans ». Après le succès de la mise en place du dispositif « portable en pause » dans les collèges, l’Élysée souhaite ainsi renforcer cette initiative.
Ce dispositif, testé avec succès dans certains collèges durant l’année 2024-2025, propose aux élèves de ranger leur téléphone dans des poches individuelles, des boîtes collectives, ou dans des casiers pendant les heures de cours. Il vise à encourager la concentration des élèves et à limiter les distractions en classe.
Une législation en préparation
Pour que cette interdiction s’étende légalement aux lycées, il est nécessaire de modifier le code de l’Éducation nationale. Actuellement, l’article L511-5 ne mentionne explicitement que les écoles maternelles, élémentaires et collèges. Une nouvelle disposition législative pourrait cependant bientôt voir le jour, et le ministère de l’Éducation a annoncé des discussions à ce sujet, tablant sur une échéance pour l’été 2026.
Cette modification législative s’annonce ambitieuse mais indispensable pour harmoniser les pratiques éducatives sur tout le territoire. Le gouvernement semble prêt à engager les réformes nécessaires pour aboutir à ce résultat, considérant les retours positifs et les données collectées lors des précédentes expérimentations en milieu scolaire.
Vers une nouvelle ère numérique pour les jeunes ?
Au-delà des établissements scolaires, Emmanuel Macron souhaite également s’attaquer à un autre aspect de la vie numérique des jeunes : les réseaux sociaux. Dans son discours, il a évoqué l’instauration d’une « majorité numérique » fixée à 15 ans pour l’accès aux réseaux sociaux, offrant ainsi une norme aux parents pour réguler l’utilisation des écrans par les enfants.
La Commission européenne ayant donné son feu vert, chaque État membre peut désormais choisir cette limite d’âge qui sera fixée dans le cadre d’une nouvelle législation nationale. Le gouvernement pourrait, dès lors, mettre en place des mécanismes pour s’assurer que les plateformes numériques vérifient l’âge des utilisateurs et interdisent l’accès aux moins de 15 ans.
Protéger l’enfance à l’ère numérique
Cette proposition du chef de l’État s’inscrit dans une démarche plus vaste de protection de l’enfance et de régulation des usages numériques. En instaurant un cadre légal robuste et harmonisé, la France souhaite devenir un exemple en matière de régulation des technologies numériques auprès des jeunes enfants et adolescents.
Pour Emmanuel Macron, il est essentiel d’adresser ces questions rapidement, dans un monde où la digitalisation s’accélère. « Les délais peuvent être raisonnables », a-t-il déclaré, souhaitant que le changement puisse être perceptible dès l’année prochaine.
Conclusion
Alors que les débats promettent d’être animés, notamment sur la question des libertés individuelles et du rôle de l’école dans la gestion des usages numériques, cette nouvelle approche marque une volonté de créer un environnement éducatif plus serein et concentré. Avec ces mesures, le gouvernement espère une rentrée 2026 placée sous le signe de la régulation numérique et d’un meilleur encadrement de l’exposition des jeunes aux écrans. D’ici là, les discussions continuent, et la décision reste attendue avec impatience par les parents et les éducateurs.