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Faut-il revoir à la hausse les aides énergétiques pour les ménages en difficulté ?

La précarité énergétique en France connaît une augmentation significative, une réalité affirmée par le dernier baromètre énergie-info 2025 du Médiateur de l’Énergie. Selon ce rapport, 36 % des ménages ont déclaré rencontrer des difficultés pour régler leurs factures d’énergie cette année, soit une hausse notable par rapport aux 28 % de 2024. De plus, 35 % des foyers ont souffert du froid dans leur habitation cet hiver, un phénomène qui touche particulièrement les bénéficiaires du chèque énergie, 59 % d’entre eux ayant ressenti les frimas plus intensément.

Un contexte de difficultés croissantes

Le décalage exceptionnel du versement du chèque énergie en novembre 2025, au lieu d’avril, a également contribué à aggraver la situation économique de nombreux ménages. En effet, 35 % des familles évoquent des retards de paiement causés par ce report, tandis que 14 % ont dû faire face à des frais supplémentaires, et 13 % ont rencontré des difficultés avec leurs fournisseurs d’énergie.

Caroline Keller, responsable du service information du Médiateur de l’Énergie, a expliqué que cette augmentation des problèmes de paiement est directement liée à la hausse des prix de l’énergie observée en 2024, avec une augmentation de 18,4 % des tarifs de l’électricité par rapport à l’année précédente. Elle souligne également que vivre dans une habitation mal isolée, souvent appelée « passoire thermique », aggrave considérablement ces difficultés financières.

L’appel à l’action des collectifs

Face à cette montée des difficultés, le collectif Stop Exclusion Énergétique s’organise pour plaider en faveur d’une relance de la rénovation des logements, notamment ceux des ménages les plus fragiles. Dans un communiqué, le collectif insiste sur l’importance de relancer « une dynamique de rénovation globale et performante » pour ces foyers qui, en raison de conditions de vie précaires, subissent des conséquences sociales, environnementales et sanitaires déplorables.

Le collectif appelle également à augmenter le montant du chèque énergie et à revenir à un versement prévu pour avril afin de mieux aligner cette aide avec la fin de la période de chauffe hivernale, contrairement à 2025 où il a été versé en novembre.

Soutenir les projets de rénovations énergétiques

Le collectif, soutenu par diverses organisations sociales, intervient en assistant les propriétaires occupants identifiés comme modestes ou très modestes selon l’Anah (Agence nationale de l’habitat), à travers des démarches qui incluent identification des besoins, conseils pour démarches administratives, choix des artisans, et même soutien financier pour couvrir les restes à charge.

« Nous avons mis en place un fonds de financement pour aider à compléter les coûts des rénovations énergétiques », précise un communiqué. Et ces aides sont cruciales, puisque le coût moyen des rénovations énergétiques peut osciller entre 60 000 et 70 000 € par habitation.

Vers une meilleure protection énergétique

Malgré les sollicitations auprès du Ministère de l’Énergie au sujet d’une possible revalorisation des chèques énergie, aucune réponse officielle n’a été communiquée. Cependant, durant la trêve hivernale, une période couvrant du 1er novembre au 31 mars, la loi garantit que les fournisseurs ne peuvent pas couper l’alimentation en énergie, même si le foyer rencontre des impayés, une mesure qui apporte un répit temporaire.

Le débat sur l’adaptation des aides énergétiques en France est essentiel pour soutenir les ménages vulnérables dans un contexte de hausse des coûts énergétiques et de conditions de vie difficiles durant les mois d’hiver. L’importance des aides financières pour l’énergie est de plus en plus manifeste, et une action collective semble nécessaire pour garantir un accès juste et équitable aux ressources énergétiques.

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