Des plaques d’immatriculation roses sur nos routes d’ici 2026 ? Ce qui pouvait sembler étonnant est désormais une réalité. La proposition avancée par l’association 40 Millions d’automobilistes, et validée par la délégation de la Sécurité routière, vise à rendre les plaques d’immatriculation provisoires, qui débutent par «WW», plus distinctes grâce à une couleur rose audacieuse ainsi qu’une date de fin de validité visible. L’objectif majeur de cette mesure est de lutter contre l’usage abusif de ces immatriculations temporaires.
Pourquoi cette initiative ?
Les plaques d’immatriculation provisoires actuelles en France, semblables visuellement aux plaques définitives avec leur fond blanc, sont à l’origine de multiples erreurs lors des contrôles routiers. Inexistence d’un indicateur visuel de validité rend ces plaques difficiles à distinguer, ce qui entraîne souvent des erreurs administratives et des contraventions injustifiées pour les automobilistes. Cette confusion contribue à une perte de confiance envers le système d’immatriculation. Avec plus de 460 000 véhicules circulant sous une immatriculation «WW» chaque année, la nécessité d’une solution claire se fait ressentir.
Un problème récurrent d’identification
Les plaques provisoires «WW» sont principalement attribuées aux véhicules neufs ou importés, leur permettant de circuler légalement pendant que leurs documents définitifs sont en cours de traitement. Toutefois, leur similitude visuelle avec les plaques permanentes cause fréquemment des erreurs, non seulement lors des contrôles par les forces de l’ordre, mais aussi entre automobilistes. Le fait que ces plaques peuvent circuler au-delà de leur durée légale d’utilisation, sans qu’un contrôle visuel ne puisse être exercé facilement, pose un problème sérieux.
De plus, le nombre restreint de combinaisons disponibles pour ces plaques entraîne une réutilisation des numéros environ tous les 14 mois. Cela provoque parfois des situations injustes où un nouvel utilisateur se voit réattribuer le numéro d’un ancien véhicule dont le propriétaire n’aura pas respecté les échéances légales. L’effet papillon de cette problématique est que certains conducteurs même respectueux de la loi peuvent recevoir des amendes destinées à d’autres, ce qui sape encore plus la confiance dans le système d’immatriculation.
La couleur rose, réponse à tous les maux ?
Le passage vers une plaque rose vise non seulement à résoudre les problèmes de visibilité pour les contrôles, mais aussi à réduire les erreurs liées à la réattribution des numéros. La couleur vive à elle seule permettrait une différenciation immédiate entre une plaque provisoire et une plaque permanente, un aspect déjà souligné par 40 Millions d’automobilistes.
Intégrer une date de fin de validité directement sur la plaque ambitionne également de rendre chaque contrôle routier plus précis et rapide, réduisant par ailleurs les frustrations engendrées par les fréquentes confusions avec la réattribution des numéros WW. Cela doterait les forces de l’ordre d’un outil efficace pour vérifier instantanément l’état de validité des plaques sur la route.
Vers une mise en œuvre européenne ?
En ce qui concerne l’aspect législatif, le projet d’arrêté visant à instaurer ce nouveau format de plaques d’immatriculation est actuellement en phase de notification auprès des instances européennes. La Commission européenne peut opposer un veto dans un délai de trois mois. Pourtant, l’association reste confiante que cette mesure sera implantée au début de l’année 2026, envisagée comme un bond en avant pour les standards de sécurité routière.
Cette transformation des plaques d’immatriculation provisoires en France représente un effort significatif pour apaiser les tensions et restaurer la confiance dans le système d’immatriculation. En facilitant les démarches administratives et en minimisant les risques d’erreurs, les autorités espèrent montrer de façon proactive leur engagement envers la sécurité et l’efficacité sur la route pour tous les usagers.
