Dans un contexte économique marqué par la nécessité de réduire la dette publique, le Premier ministre François Bayrou a présenté un ensemble de mesures scrutées avec beaucoup d’attention. Lors d’une conférence de presse tenue avenue de Ségur, il a souligné l’impact potentiellement dévastateur de la dette nationale, atteint plus de 3 300 milliards d’euros, soit l’équivalent d’une année entière du PIB français. Pour y remédier, il propose des orientations budgétaires drastiques visant à diminuer progressivement le déficit public.
Gel des prestations sociales
Une des mesures phares annoncées est la mise en place d’une « année blanche » pour diverses prestations sociales en 2026. En effet, les allocations familiales, le revenu de solidarité active (RSA), ainsi que les pensions de retraite, seront gelées sans aucune réévaluation basée sur l’inflation. Selon François Bayrou, cette décision difficile mais temporaire est essentielle pour réduire les dépenses publiques.
Impact sur les salaires publics
Le gel ne se limite pas aux allocations. La fonction publique sera également affectée. Le point d’indice des salaires publics restera inchangé, impliquant que malgré l’inflation, les agents publics ne bénéficieront pas d’augmentation salariale l’année prochaine. Une décision qui suscite déjà des inquiétudes parmi les fonctionnaires.
Révision de la fiscalité
Autre sujet sensible : la fiscalité. Les seuils d’imposition sur le revenu et la contribution sociale généralisée ne seront pas ajustés en fonction de l’inflation. Traditionnellement, ces seuils sont réajustés chaque année pour prévenir une imposition excessive des revenus modestes. Cette fois, l’absence d’ajustement pourrait entraîner une charge fiscale supplémentaire pour certains ménages.
Revoir les avantages fiscaux
François Bayrou a également indiqué que les niches fiscales, souvent critiquées pour leur inefficacité, seront revues. Certains avantages qui étaient destinés à disparaître seront éliminés plus rapidement, bien que le détail de ces suppressions n’ait pas encore été précisé. Cela s’inscrit dans une logique de rationalisation des dépenses fiscales de l’État.
Fin de l’abattement fiscal des retraités
Un autre point crucial concerne l’abattement fiscal de 10 % sur les retraites, qui sera transformé en un montant forfaitaire. Cette réforme est envisagée pour ne pas pénaliser les revenus les plus faibles tout en assurant une meilleure équité fiscale.
Création d’une contribution pour les plus aisés
Pour équilibrer l’effort de réduction du déficit, une nouvelle « contribution de solidarité » sera mise en place, ciblant les revenus les plus élevés. Bien que les détails précis de cette contribution n’aient pas été dévoilés, elle vise à solliciter davantage ceux qui ont la capacité de contribuer.
Lutte contre la fraude fiscale et sociale
Le gouvernement entend intensifier la lutte contre la fraude fiscale et sociale. Un projet de loi spécifique devrait être présenté à l’automne, bien que les mesures précises restent à déterminer. Cette initiative vise à renforcer l’équité dans le système fiscal.
Suppression de jours fériés
Dans un autre registre, François Bayrou a proposé de supprimer deux jours fériés pour stimuler l’économie. Il s’agirait potentiellement du lundi de Pâques et du 8-Mai, néanmoins il s’est dit ouvert à d’autres années. Cette démarche ne vise pas à créer de nouveaux « jours de solidarité », mais plutôt à ajuster le calendrier actuel pour dynamiser l’activité économique.
Négociations autour de l’assurance chômage
La réforme de l’assurance chômage fera également l’objet de nouvelles négociations. Bien que cela suscite l’opposition des syndicats, le gouvernement espère renforcer les règles et promouvoir l’emploi. L’objectif est de rendre le travail toujours plus attractif par rapport au chômage.
Mise en œuvre d’une allocation sociale unifiée
En complément, une proposition de création d’une « allocation sociale unifiée » sera soumise au Parlement. Cette allocation serait un regroupement de multiples prestations sociales, visant à simplifier et à optimiser le système.