La rentrée scolaire de 2025 apportera un vent de changement dans les collèges français, avec la mise en place de tests de forme physique pour tous les élèves entrant en 6ème. Ces tests, bien que non obligatoires, visent à évaluer l’endurance, la vitesse et la force musculaire des élèves. Annoncée par la ministre de l’Éducation nationale, Élisabeth Borne, cette mesure a pour objectif de situer le niveau physique des élèves et de repérer ceux qui pourraient avoir besoin d’un accompagnement particulier.
Dès la rentrée, les élèves de 6ème seront invités à se soumettre à des épreuves d’endurance, de courses de vitesse et de saut en longueur. Cette initiative fait suite à une expérimentation menée l’année précédente sur 4 000 élèves, dont les résultats ont révélé que 19 % des élèves possédaient un bon niveau de forme physique tandis que 4 % nécessitaient un soutien spécifique. Selon Élisabeth Borne, les élèves performants en sport tendent également à réussir académiquement, d’où l’intérêt de généraliser cette pratique dans le cadre des collèges volontaires.
Vers une Génération Plus Active ?
Cette démarche s’inscrit dans un contexte plus large d’héritage des Jeux Olympiques et vise à encourager une génération plus active physiquement. En partenariat avec le ministère des Sports, l’éducation physique veut ainsi devenir un pilier de la réussite scolaire, en intégrant les exercices physiques aux routines des jeunes élèves. Cependant, cette vision n’est pas partagée par tous.
La Controverse Enseignante
Le Snep-FSU, syndicat des professeurs d’éducation physique et sportive, exprime son désaccord avec cette orientation. D’après Coralie Benech, co-secrétaire générale du syndicat, il y a une crainte que l’on ne se concentre sur la santé avant tout, au détriment de l’aspect culturel et sportif de l’éducation physique. Cela remettrait en question l’objectif originel de l’éducation physique en tant que discipline académique enrichissante.
En parallèle, le programme des « 30 minutes d’activité physique quotidienne », lancé depuis 2020, soulève des inquiétudes quant à une éventuelle érosion du rôle traditionnel de l’EPS au sein des établissements scolaires. Selon Benech, il est essentiel que l’éducation physique reste un espace favorisant l’égalité et l’intégration de toutes les catégories d’élèves, indépendamment de leur sexe ou de leur milieu social.
Égalité des Chances et Accessibilité
L’expérimentation a également souligné que les filles et les élèves issus de milieux socialement défavorisés éprouvaient plus de difficultés que leurs camarades des zones plus aisées. Benech insiste sur l’importance de corriger ces inégalités dès le plus jeune âge, en proposant plus de diversité dans les activités et une meilleure accessibilité aux sports pour tous. Le plan « 5 000 équipements – Génération 2024 » qui prône l’installation de nouveaux équipements sportifs de proximité est critiqué pour ne pas suffisamment considérer les besoins spécifiques des filles, qui se sentent souvent moins à l’aise dans des environnements publics mixtes.
Un Défi Non Obligatoire mais Généreux en Enjeux
Malgré les polémiques, la mesure n’a pas un caractère obligatoire. Il est laissé à la discrétion des collèges de décider de la mise en œuvre des tests. Cette flexibilité souligne le désir d’avancer avec une approche collaborative, en intégrant les perspectives des établissements mais aussi en tenant compte des limitations locales.
Le ministère de l’Éducation nationale assure que les instituts auront la liberté de choisir d’adopter ou non cette initiative, préservant ainsi l’authenticité de l’éducation physique en tant que choix pédagogique ajustable aux réalités spécifiques de chaque communauté scolaire.
En conclusion, la rentrée 2025 promet d’être un tournant décisif dans la manière dont l’éducation physique est perçue et utilisée dans les collèges, entre mesure de santé publique et développement scolaire intégré. Il reste cependant à surveiller comment cette initiative s’adaptera aux besoins variés des élèves et des enseignants à travers la France.