À partir de février 2025, une nouvelle mesure viendra alléger le quotidien de nombreux étudiants français. Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Patrick Hetzel, a annoncé l’introduction d’une aide alimentaire pour les étudiants vivant loin des Centres Régionaux des Œuvres Universitaires et Scolaires (CROUS). Cette initiative s’articulera autour d’une carte prépayée dématérialisée, visant à soutenir environ 100 000 étudiants laissés pour compte par le système actuel.

Un Appui Financier Nécessaire

Lors d’une visite au restaurant universitaire Paul Verlaine de Metz, le ministre a souligné que ce dispositif avait pour ambition de combler les lacunes identifiées dans l’accès aux repas à tarifs réduits. En dépit des 43 millions de repas à tarif réduit servis l’année précédente, près de 100 000 étudiants ne bénéficient toujours pas d’une telle possibilité à proximité. Ce sont précisément ces étudiants qui pourront prétendre à cette aide.

Le montant de l’aide variera en fonction du statut de chaque étudiant : les boursiers recevront 40 €, tandis que les non-boursiers bénéficieront de 20 €. De plus, pour les étudiants en provenance des départements et régions d’outre-mer, une majoration de 10 € sera appliquée, reconnaissant ainsi la particularité de leur situation géographique.

Critères d’attribution et Zones Blanches

Concrètement, cette aide sera attribuée aux étudiants résidant dans des zones dites « blanches », où l’offre de restauration à tarif modéré est inexistante à moins de 20 minutes à pied ou en transport en commun. Les établissements concernés seront désignés par des arrêtés rectoraux à venir, et les CROUS recevront ensuite la liste des étudiants éligibles.

Cette mesure, en ligne avec la « loi Lévi » de 2023, nécessitera un budget de 38 millions d’euros. Cependant, son financement reste flou, le ministère n’ayant pas encore précisé quelle entité en supporterait le coût complet.

Réactions des Syndicats Étudiants

Cette innovation a reçu un accueil partagé parmi les syndicats étudiants. Yvenn Le Coz, délégué national de l’Uni, se félicite de cette initiative, la considérant comme un premier pas vers l’établissement d’un vrai « ticket-restaurant étudiant ». Selon lui, une telle mesure, d’une valeur théorique de 6,60 €, permettrait d’intégrer encore davantage d’étudiants dans le dispositif de soutien.

En revanche, l’Unef, par la voix de sa vice-présidente Salomé Hocquard, exprime des réserves. Bien qu’elle reconnaisse l’effort de prise en compte de la précarité alimentaire par le ministère, elle juge que l’aide actuelle — estimée à environ 90 centimes par jour — reste insuffisante. L’Unef craint également que ce système ne remplace petit à petit le service public proposé par le CROUS, une institution essentielle à leurs yeux.

Vers un Futur Ticket-Restaurant Étudiant ?

La proposition de l’Uni pour élargir le concept de ticket-restaurant aux étudiants a aussi suscité des débats. Si elle offre potentiellement une solution adaptable et festive pour les étudiants éligibles, elle pourrait également créer une compétition indésirable avec les services existants du CROUS, qui fournissent des repas complets à prix réduit. L’Unef recommande plutôt de renforcer ces services, notamment en permettant une ouverture en soirée.

Quel que soit l’avenir de cette initiative, elle reflète indubitablement une volonté croissante d’améliorer les conditions de vie des étudiants, un enjeu crucial pour l’État et les institutions académiques. L’accueil réservé à cette nouvelle aide par les étudiants et les organismes concernés orientera sans doute les choix futurs en matière de politiques sociales étudiantes.

Pour l’heure, cette carte prépayée semble prête à offrir une bouée de sauvetage à ceux qui en ont le plus besoin, en réduisant les disparités d’accès à la nourriture et en favorisant une plus grande égalité entre les étudiants en quête de leur avenir.

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