Le gouvernement français a décidé de faire marche arrière sur une mesure controversée : l’augmentation des franchises médicales. Annoncé initialement comme un moyen de réduire le déficit de la Sécurité sociale, ce projet a finalement été abandonné face à l’absence de consensus parmi les députés. Ce recul a été confirmé par Maud Bregeon, porte-parole du gouvernement, lors d’une intervention dans la matinale de TF1 le 5 décembre. Elle a affirmé qu’il n’y avait pas de majorité parlementaire pour soutenir une telle initiative, écartant ainsi la possibilité d’un doublement des franchises.
Pressions et débats au Parlement
Le débat sur l’augmentation des franchises médicales a été âpre, faisant apparaître des divisions au sein de l’Assemblée nationale. De nombreux députés, tant de l’opposition que de la majorité, ont exprimé leur désaccord. Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics, a abordé le sujet devant les députés, admettant que l’article permettant de doubler les franchises avait été refusé dès la première lecture. Selon elle, un tel projet nécessitait un large consensus qu’elle jugeait impossible à obtenir.
En parallèle, le gouvernement a assuré qu’aucune mesure ne serait imposée unilatéralement, écartant ainsi le recours aux décrets pour forcer la main des parlementaires. Ces discussions intenses ont montré la complexité de toucher à des mesures qui ont un impact direct sur le portefeuille des citoyens, surtout dans un contexte économique tendu.
Une économie à équilibrer
Le projet initial de loi de financement de la Sécurité sociale prévoyait de doubler les franchises qui s’appliquent aux médicaments, actes médicaux, et transports sanitaires. L’idée était de faire passer la franchise sur une boîte de médicaments de 1 à 2 euros, celle sur les actes paramédicaux de 2 à 4 euros, et celle sur les transports sanitaires de 4 à 8 euros. Cette mesure devait générer environ 2,3 milliards d’euros d’économies.
Malgré cela, le gouvernement doit désormais chercher d’autres solutions pour compenser ce manque à gagner. La porte-parole, Maud Bregeon, a déclaré : « Il faudra trouver des mesures d’économies à mettre en face car la cible du déficit, qu’on situe, nous, autour de 20 milliards d’euros, n’a pas changé. » Cette affirmation laisse entrevoir de possibles ajustements budgétaires futurs, toujours sous l’œil vigilant de l’Assemblée.
Prochaines étapes législatives
Avec le retrait de cette mesure, le PLFSS doit encore traverser plusieurs étapes avant son adoption définitive. Le volet recettes de la loi a été adopté, présentant un déficit projeté de 16 milliards d’euros sans les doubles franchises. Les discussions à venir, notamment sur les dépenses, seront cruciales et s’annoncent houleuses. Le vote final est prévu mardi prochain, et diverses incertitudes demeurent quant aux décisions finales.
Cette situation met en lumière les défis inhérents à l’élaboration du budget de la Sécurité sociale, en particulier lorsque les propositions touchent directement aux contributions des citoyens. Le recul du gouvernement sur l’augmentation des franchises montre l’importance de l’écoute parlementaire et le besoin d’innovations politiques pour équilibrer le financement public.