La rentrée scolaire 2025/2026 est marquée par une crise significative due à un manque de professeurs dans les collèges et lycées français. Selon le Syndicat national des enseignements de second degré (Snes), affilié à la Fédération syndicale unitaire (FSU), plus de la moitié des établissements secondaires, soit environ 55 %, sont affectés par une pénurie d’enseignants de taille. Cette situation met en lumière le fossé grandissant entre les annonces officielles du ministère de l’Éducation nationale et la réalité du terrain décrite par les syndicats.
Un début d’année chaotique
Pour les élèves, l’année a débuté dans un climat d’incertitude et de frustration. Des milliers d’étudiants, y compris ceux des classes préparant à des examens importants, se retrouvent privés de cours adéquats. Cette carence impacte lourdement leur préparation et leur confiance en l’éducation qu’ils devraient recevoir. Les enseignants manquants signifient également que ceux présents doivent souvent gérer des classes surchargées, finissant inévitablement par affecter la qualité de l’enseignement dispensé.
Une discordance avec les chiffres ministériels
Elisabeth Borne, ministre de l’Éducation nationale, avait annoncé que le système éducatif se portait mieux que jamais, avec seulement 2 500 postes vacants en équivalent temps plein (EQTP). Cependant, le Snes-FSU conteste ces chiffres, les considérant comme gravement sous-estimés. Le syndicat argumente que la réalité administrative cache une situation bien plus critique, notamment quand on considère que 73 % des collèges et lycées avouent des équipes pédagogiques incomplètes.
Impact sur le personnel non enseignant
La pénurie d’enseignants n’est pas le seul problème. D’autres membres du personnel éducatif sont aussi en nombre insuffisant. Cela inclut :
- les psychologues de l’Éducation nationale (PsyEN), manquant dans 13,2 % des établissements ;
- les accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH), déficitaires dans 12,2 % des situations ;
- les assistants d’éducation (AED), où 11,1 % des postes ne sont pas pourvus ;
- les conseillers principaux d’éducation (CPE), dont 8,8 % sont manquants.
Ces absences auront des répercussions durables sur les élèves, allant de l’absence de soutien émotionnel adéquat à une supervision insuffisante durant leurs heures de cours et récréations.
Les causes d’une crise annoncée
Plusieurs facteurs contribuent à cette crise de recrutement. Les métiers de l’enseignement séduisent de moins en moins en raison des conditions de travail jugées difficiles et des rémunérations peu attractives. Ce manque d’attractivité pour les carrières éducatives, conjugué à un nombre de départs à la retraite en hausse, aggrave le déficit de main-d’œuvre dans le secteur.
Impact sur l’éducation et les familles
Pour les familles, cette situation représente un coup dur. Les parents craignent pour l’avenir éducatif de leurs enfants. Beaucoup commencent à chercher des alternatives, comme des cours particuliers, pour pallier les lacunes du système. Néanmoins, ces solutions ne font qu’exacerber les inégalités sociales et mettent en lumière la nécessité d’une refonte en profondeur des politiques d’éducation et de recrutement.
Solutions envisageables
Pour remédier à la situation, il est urgent d’adopter des mesures qui redonneront de l’attractivité au métier d’enseignant. Cela pourrait passer par une revalorisation des salaires, l’amélioration des conditions de travail et la mise en place de programmes de formation continue. Par ailleurs, un meilleur soutien et une reconnaissance accrue des autres personnels éducatifs contribueraient à stabiliser les équipes pédagogiques.
En conclusion, la rentrée 2025/2026 ne peut faire l’économie d’une réflexion et d’actions concrètes sur le long terme pour sortir de cette spirale de pénuries dans les établissements scolaires. Seule une réponse forte et coordonnée entre les différents acteurs de l’éducation pourra permettre au système éducatif français de retrouver son équilibre et d’assurer à chaque élève des chances égales de réussite.