Les applications de suivi des cycles menstruels sont devenues de plus en plus populaires, promettant aux utilisatrices une gestion facile et précise de leurs cycles menstruels. Cependant, la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF) a récemment mis en lumière des préoccupations significatives concernant leur utilisation.
Une Fiabilité Mise en Question
Malgré les affirmations de certaines applications qui se positionnent comme outil fiable de contraception, la DGCCRF souligne qu’elles ne peuvent en aucun cas remplacer un avis médical. Les risques de grossesse non désirée sont réels, car ces applications reposent souvent sur des algorithmes qui ne prennent pas en compte les variations individuelles de chaque cycle menstruel.
Des femmes comme Camille, interrogée par RTL, ont partagé leur désenchantement. Ayant téléchargé une application pour faciliter sa grossesse, elle a vite constaté que les prédictions de l’application ne correspondaient pas aux résultats des tests d’ovulation urinaire. « Ce n’est pas fiable », témoigne-t-elle, ajoutant que plusieurs de ses amies ont eu des expériences similaires.
Pratiques Commerciales Trompeuses
Le rapport de la DGCCRF soulève aussi des inquiétudes sur les pratiques commerciales associées à ces applications. Nombre d’entre elles induisent les consommatrices à souscrire à des abonnements sous prétexte d’augmenter leurs chances de grossesse. Laëtitia, une autre utilisatrice, se dit inondée de publicités dès l’ouverture de son application, ce qui rend son utilisation fastidieuse.
En outre, la DGCCRF cite des clauses qualifiées d’abusives et des biais manipulateurs qui incitent insidieusement les utilisatrices. Quatre applications ont reçu des injonctions pour cesser ces pratiques, et l’une d’elles a déjà quitté le marché français.
Des Conséquences Réelles pour les Utilisatrices
Les conséquences des prédictions erronées de ces applications peuvent être sérieuses, à l’image d’Amélie qui a vécu une grossesse non désirée à cause de calculs inexacts. Elle admet désormais être plus vigilante et ne se fier qu’à des méthodes éprouvées et médicalement reconnues pour le suivi de son cycle.
Sur un autre plan, la gestion des données personnelles par ces applications soulève également des préoccupations majeures sur la vie privée des utilisatrices. Beaucoup se plaignent de la collecte et de l’utilisation potentiellement intrusive de leurs informations sensibles.
Vers une Régulation Plus Stricte ?
En réponse à ces découvertes, la DGCCRF a émis plusieurs recommandations pour encadrer de manière plus stricte l’activité des développeurs de ces applications. Les appels à la mise en conformité se multiplient, tandis que le climat de méfiance grandit parmi les consommatrices potentiellement mises en danger par des informations erronées.
Pour les utilisatrices, la prudence est de mise. Il est conseillé de consulter des professionnels de santé pour toute question relative à la contraception et à la fertilité, plutôt que de se reposer uniquement sur une application. Cette situation souligne une fois de plus l’importance d’une régulation rigoureuse des techniques numériques touchant à la santé publique.
Aussi séduisantes soient-elles, les applications de suivi doivent être utilisées avec précaution, en gardant à l’esprit leurs limites et en étant conscientes des pratiques commerciales qui peuvent les entourer.
