Le président de la République, Emmanuel Macron, a récemment marqué le débat en souhaitant étendre l’interdiction des téléphones portables, déjà en vigueur dans les collèges, aux lycées à partir de la rentrée prochaine. Cette initiative s’inscrit dans un cadre plus large d’encadrement de l’utilisation des technologies numériques par les jeunes, au sein des établissements scolaires. En effet, depuis septembre dernier, les téléphones sont bannis des collèges, une décision qui avait déjà suscité de nombreuses réactions.
Une extension attendue aux lycées
L’annonce a été faite lors d’une prise de parole devant le groupe de presse Ebra à Mirecourt dans les Vosges, le 18 novembre dernier. Emmanuel Macron y a déclaré vouloir « élargir cette interdiction aux lycées ». Cette proposition s’appuie sur le succès des mesures similaires appliquées au niveau des collèges, où l’on a observé des résultats prometteurs concernant l’attention et la concentration des élèves durant le temps scolaire.
Les enjeux de la régulation des écrans
La problématique du temps d’écran chez les jeunes devient un sujet de préoccupation majeur sur la scène nationale. Le gouvernement entend limiter non seulement l’usage des portables pendant les heures de cours, mais aussi l’emprise des réseaux sociaux sur les jeunes esprits. Toutefois, cette réglementation pose plusieurs défis, notamment en matière de mise en œuvre pratique et de respect de la vie personnelle des élèves.
Le dispositif « portable en pause », testé avec succès dans certains établissements depuis l’année scolaire 2024-2025, prévoit de ranger les téléphones dans des boîtes ou pochettes spécifiques durant les cours. Cette méthode, désormais généralisée, pourrait servir de modèle pour les lycées.
Les changements législatifs à venir
Pour concrétiser cette interdiction, une modification du code de l’Éducation nationale est nécessaire. Si, jusqu’à présent, les lycées n’étaient pas concernés par une interdiction généralisée, cela pourrait changer. Le règlement pourrait être ajusté pour s’aligner sur les mesures des collèges dès l’été 2026, offrant ainsi une nouvelle forme de cohérence dans l’enseignement secondaire.
L’impact potentiel sur le comportement des lycéens
Psychologues, sociologues et éducateurs se penchent sur les possibles répercussions d’une telle décision. Diminuer l’accès aux portables pendant les heures de classe pourrait encourager plus de convivialité et de participation active. Pourtant, les éducateurs soulignent aussi la nécessité de trouver un juste équilibre, où le numérique peut être un atout pédagogique plutôt qu’une simple distraction.
Les enseignants, de leur côté, expriment des avis partagés. Certains saluent l’initiative, estimant que les distractions liées aux smartphones en cours ne peuvent qu’handicaper le rendement éducatif. D’autres, au contraire, font valoir que les outils numériques peuvent accroître l’interactivité des leçons, à condition d’être utilisés à bon escient.
Invariant numérique : vers une norme sociale
Outre la question des portables, Emmanuel Macron s’est montré ferme sur la nécessité de réguler l’accès aux réseaux sociaux, fixant ainsi l’âge de 15 ans pour l’accès aux plateformes numériques. Cette « majorité numérique » ambitionnée s’aligne sur une volonté européenne de protéger les jeunes et de fournir aux parents un cadre clair à appliquer dans la sphère privée.
La Commission européenne autorise déjà les États membres à implémenter de tels contrôles d’âge, mais laisse libre champ à chacun pour déterminer les seuils d’âge appropriés. Enfin, Emmanuel Macron a conclu sur la nécessité d’activer des outils techniques pour garantir la vérification de l’âge des utilisateurs sur les réseaux afin de bloquer l’accès aux moins de 15 ans.
Les défis d’un monde connecté
Le défi reste immense face à une jeunesse hyperconnectée, mais le dessein de cette politique est d’établir des règles claires permettant un usage maîtrisé et sain des technologies. Cette démarche devra s’accompagner de discussions multi-étapes avec les acteurs éducatifs et les familles pour garantir sa réussite.