Le débat autour des téléphones portables dans les établissements scolaires prend une nouvelle dimension avec l’annonce d’Emmanuel Macron visant à élargir l’interdiction déjà en vigueur dans les collèges aux lycées. Cette décision s’inscrit dans une volonté du Président de réduire le temps d’écran des jeunes, une question qui semble devenir l’une des grandes causes de son second mandat.
Une mesure déjà appliquée dans les collèges
Depuis la rentrée, les téléphones portables sont interdits dans tous les collèges, une mesure bien accueillie par la majorité des acteurs du secteur éducatif. Selon le Président, ces dispositifs électroniques perturbent l’apprentissage et augmentent le stress parmi les élèves. « Nous avons constaté une amélioration de la concentration et du climat scolaire grâce à cette interdiction, » a déclaré un représentant de l’Éducation nationale.
L’application de cette règle aux lycées, comme annoncé lors d’une conférence de presse à Mirecourt (Vosges), soulève de nombreux débats. Si certains saluent l’initiative, d’autres se questionnent sur son efficacité et sa pertinence, notamment face au besoin de préparer les lycéens aux demandes technologiques du monde moderne.
Vers un élargissement de l’interdiction aux lycées
À l’instar des collèges, les lycées pourraient bientôt voir leur règlement intérieur s’assortir d’une interdiction générale des téléphones portables. L’enjeu est d’éviter toute distraction lors des cours et de favoriser un environnement propice à l’apprentissage. « C’est une question de priorité : le savoir avant tout, » résume une principale de lycée favorable à la mesure.
Le projet ne se limite pas au simple bannissement des appareils. Il inclut des solutions pratiques telles que les casiers et les pochettes individuelles pour déposer les téléphones durant la journée scolaire. Ces dispositifs ont déjà fait leurs preuves dans les collèges où l’expérimentation a été menée avec succès la précédente année scolaire.
Cependant, l’extension de cette interdiction aux lycées nécessite une modification du code de l’Éducation. Aujourd’hui, bien que les règlements intérieurs des lycées aient le pouvoir de restreindre l’utilisation des portables, aucune interdiction formelle ne les concerne au niveau national. Le ministère de l’Éducation nationale a annoncé que des discussions étaient en cours pour aboutir à une législation effective d’ici l’été 2026.
L’impact des écrans sur les jeunes : une préoccupation grandissante
Au-delà des écoles et des collèges, le Président de la République souhaite étendre sa lutte contre l’exposition des jeunes aux technologies numériques, en s’attaquant également à l’utilisation des réseaux sociaux. Emmanuel Macron propose ainsi d’interdire ces plateformes aux moins de 15 ans, ce qui permettrait de définir une « majorité numérique ».
Actuellement, la vérification de l’âge des utilisateurs sur les plateformes en ligne est laissée à l’initiative de chaque État membre de l’Union européenne. La France souhaite fixer cet âge à 15 ans, en facilitant pour les parents la tâche de contrôler les activités en ligne de leurs enfants. Selon le Président, « il est capital de donner une norme aux parents, qui pourrait ainsi être considérée comme une aide précieuse dans l’encadrement de l’utilisation des technologies par leurs enfants ».
Concernant la mise en œuvre de cette majorité numérique, elle repose sur le développement de moyens techniques permettant de vérifier l’âge des inscrits sur les plateformes et de bloquer l’accès à ceux qui ne remplissent pas le critère d’âge requis. Un dispositif qui, s’il est adopté, formerait une nouvelle étape dans le renforcement du contrôle parental sur Internet.
Les prochaines étapes
Pour l’instant, le gouvernement se concentre sur la préparation d’une loi nationale pour réglementer cet aspect de la vie numérique des jeunes. Emmanuel Macron a exprimé sa confiance dans des « délais raisonnables » pour l’adoption de cette loi, grâce aux approbations préalables obtenues au niveau européen.
En parallèle, l’Élysée poursuit sa collaboration avec divers partenaires éducatifs et technologiques pour évaluer les impacts potentiels de ces décisions. L’objectif étant de s’assurer que la réduction du temps passé devant les écrans participe à l’épanouissement et à la santé des jeunes générations sans freiner leur accès aux savoirs numériques indispensables.
