La France a récemment renforcé sa vigilance à l’égard des marketplaces en ligne, suite à la découverte de cas préoccupants de vente de produits illégaux. Serge Papin, le ministre des PME, du Commerce, de l’Artisanat et du Pouvoir d’achat, a affirmé la nécessité pour le gouvernement d’intervenir face à ces activités illicites. Cette déclaration intervient après que la plateforme Shein a été placée sous le coup d’une procédure de suspension pour avoir proposé des poupées à caractère pornographique représentant des enfants.
Une fronde contre les ventes illégales
Le ministre a révélé que la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) avait identifié d’autres plateformes ayant des pratiques similaires. AliExpress et Joom ont été cités pour la commercialisation de produits à caractère pédopornographique. En parallèle, Wish, Temu et eBay seraient impliqués dans la vente d’armes interdites en France, telles que des poings américains et des machettes.
Face à ces infractions, Serge Papin a souligné que la France ne resterait pas passive. Des actions en justice sont envisagées contre ces plateformes si elles ne prennent pas des mesures correctives rapides. « Chaque site contrevenant sera soumis au même traitement que Shein », a-t-il martelé lors d’une interview.
Obligations des plateformes numériques
Les plateformes telles que Wish et Temu, ainsi que le géant Amazon, ont été critiquées pour leur incapacité à filtrer les mineurs des contenus à caractère pornographique disponibles sur leurs sites. Serge Papin a insisté sur le fait que ces entreprises doivent rapidement rectifier leurs politiques internes. Sans quoi, elles risquent de sévères sanctions, y compris une suspension de leurs opérations en France.
Pour mémoire, le cas de Shein a déclenché des mesures par le gouvernement, qui considère que ces infractions portent atteinte à l’ordre public. Une procédure a été soumise à la justice pour faire arrêter définitivement ces pratiques.
Référencement et vente sous surveillance
Le ministre Papin a également indiqué que le gouvernement était prêt à déréférencer les plateformes récidivistes des moteurs de recherche en France. Une telle mesure avait déjà été appliquée à Wish en 2021, suite à la découverte de nombreux produits non conformes.
Le débat s’est étendu au niveau européen, avec un soutien clair à la suppression de l’exonération des droits de douane pour les produits de moins de 150 euros, une initiative saluée par Papin qui espère ainsi favoriser des produits plus responsables et conformes fabriqués localement.
Une collaboration européenne renforcée
Serge Papin prévoit de rencontrer ses homologues européens dans les prochains jours pour discuter des impacts des marketplaces sur l’économie. Cette réunion est cruciale pour établir des stratégies communes afin de protéger le marché européen de pratiques de vente dommageables.
« Nous devons agir ensemble pour garantir la sécurité et la conformité des produits proposés sur nos territoires, » a-t-il déclaré. Le ministre reste déterminé à faire évoluer le secteur vers davantage de transparence et de responsabilité.
Au final, le ministère du Commerce voit dans cette régulation stricte une chance de redresser le secteur de la vente en ligne vers des pratiques plus éthiques, tout en préservant l’intégrité du marché européen.
