Les retraités du secteur privé ont reçu une nouvelle qui risque de ternir leur fin d’année. La revalorisation annuelle des pensions de retraite complémentaire versées par l’Agirc-Arrco ne se concrétisera pas en novembre comme initialement espéré. Les discussions acharnées entre les syndicats et les représentants patronaux n’ont pas permis d’atteindre un accord satisfaisant lors des réunions tenues le vendredi 17 octobre.
Un blocage persistant des négociations
La situation s’est enlisée avec impossibilité d’un consensus entre les différents acteurs. Selon Christelle Thieffine, secrétaire nationale à la Confédération française de l’encadrement-Confédération générale des cadres (CFE-CGC), les échanges se sont soldés par une absence de majorité. « Les discussions ont été longues, sans aboutir à une majorité. Il n’y aura donc pas de revalorisation cette année », affirme-t-elle.
Le cœur du désaccord réside dans la proposition du Mouvement des entreprises de France (Medef) d’une hausse symbolique de 0,2 %, que les syndicats ont jugée insuffisante. Denis Gravouil de la Confédération générale du travail (CGT) marquait l’impasse à midi, affirmant que les négociations étaient « au point mort », le Medef refusant d’envisager une revalorisation supérieure même à 1 %.
Des propositions écartées par le patronat
Tentant de débloquer la situation, les syndicats ont par la suite proposé une augmentation de 0,8 %. Toutefois, cette requête n’a pas trouvé d’écho favorable auprès du patronat, dont la fermeté a été justifiée par le coût engendré par la suspension de la réforme des retraites de 2023. Cette réforme, rappelons-le, avait repoussé l’âge minimal de départ de 62 à 64 ans.
Michel Picon, président de l’Union des entreprises de proximité (U2P), a déclaré : « On ne peut pas revenir sur cette réforme et continuer de revaloriser les retraites. Ce n’est pas raisonnable ! » Un argument qui n’a pas calmé la frustration des organisations syndicales.
Conséquences financières pour les retraités
Cette situation représente un coup dur pour de nombreux retraités. Selon Pascale Coton de la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC), le refus de revalorisation est décourageant et reflète une absence de soutien envers les travailleurs retraités. Elle a exprimé sa déception : « La honte, ce Medef ! » soutenant que les retraités se sentaient une fois de plus lésés.
Les syndicats avaient fondé leurs demandes de revalorisation sur les prévisions d’inflation pour 2025 émises par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), ainsi que sur la santé financière de l’Agirc-Arrco. En effet, le régime possédait des réserves s’élevant à 85,6 milliards d’euros au 31 décembre 2024, suffisantes pour respecter les obligations en termes de pensions jusqu’en 2037.
Des augmentations différées jusqu’en 2026
Malgré la solidité financière apparente rapportée par les gestionnaires du régime avec un résultat net positif de 4,6 milliards l’année dernière, les retraités devront attendre longtemps pour une nouvelle augmentation. Comme le précisait Christelle Thieffine, une réévaluation ne serait envisageable qu’en novembre 2026.
Les pensions ont connu une période de croissance les années précédentes avec une augmentation de 5,12 % en 2022, 4,9 % en 2023, et 1,6 % l’année dernière. Néanmoins, cette stagnation imprévue en 2025 souligne un climat d’incertitude financière qui pèse sur les retraités.
