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Réforme des Allocations Familiales : Un Impact Significatif pour les Ménages dès Mars 2026

Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026 introduit une réforme majeure qui pourrait affecter considérablement de nombreux ménages français. Il prévoit de repousser l’âge de majoration des allocations familiales de 14 à 18 ans, une décision qui suscite déjà des débats houleux parmi les familles concernées.

Économie visée et réaffectation des ressources

Selon le gouvernement, cette mesure, prévue pour entrer en vigueur le 1er mars 2026, ne devrait toucher que les futurs bénéficiaires. Les familles recevant déjà cette aide financière ne subiront aucun changement immédiat. L’objectif de cette réforme est de réaliser des économies de plus de 200 millions d’euros en 2026 et de réorienter ces fonds vers le financement du congé supplémentaire de naissance dans les prochaines années.

Contexte actuel des allocations familiales

Actuellement, les familles comptant au moins deux enfants de moins de 20 ans peuvent recevoir des allocations familiales. Une majoration est accordée lorsque le deuxième enfant atteint 14 ans, excepté pour l’aîné. Les montants varient selon les ressources du foyer :

Conséquences économiques pour les ménages

Ce changement pourrait entraîner une réduction significative du pouvoir d’achat pour certaines familles. Des estimations suggèrent que pour une famille avec deux enfants gagnant 78 565 € ou moins, la perte annuelle pourrait atteindre 906,36 €. Pour une famille de trois enfants avec un revenu de 85 111 € ou moins, cette perte pourrait s’élever jusqu’à 2 719,08 € annuellement.

Débat sur le seuil d’âge approprié

Le gouvernement justifie le report de l’âge de majoration en soutenant que la structure des dépenses des familles évolue moins avec l’âge des enfants qu’on ne l’imagine. Il s’appuie sur une étude récente de la DREES, qui questionne le seuil actuel de 14 ans comme étant la référence pour la majoration, suggérant que le seuil effectif de surcoût apparaît plutôt à l’âge de 18 ans.

L’étude de mars 2023 s’appuie sur des données de 2017 pour critiquer la pertinence des normes de l’OCDE, qui datent d’après la Seconde Guerre mondiale et qui fixaient ce seuil en se basant largement sur les dépenses alimentaires.

Réactions des associations et des familles

L’association Familles de France a fermement contesté cette mesure. Elle pointe du doigt des postes de dépenses tels que les sorties, les loisirs, et les besoins technologiques qui pèsent lourd dans le budget des familles avec adolescents, estimant ces frais mensuels entre 75 € et 300 €. L’association considère cette réforme comme une abstraction du coût réel d’un adolescent pour une famille et met en garde contre un risque accru d’inégalité.

En particulier, Familles de France critique le retrait de 75 € mensuels d’allocations aux familles d’adolescents, estimant que cela ignore les réalités économiques auxquelles font face les familles. Selon eux, cette coupure pourrait également affecter la dynamique nataliste de la France, compromettant la confiance des familles envers l’État.

Répercussions attendues

Bien que certains experts concèdent que l’augmentation des besoins ne suit pas une ligne droite avec l’âge, ils admettent un changement dans la nature des besoins plutôt que dans leur importance. Le débat reste ouvert sur la pertinence de la réévaluation de l’âge de majoration, avec un impact potentiel important sur les familles concernées par cette réforme prochaine en France.

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