Lorsqu’un couple entame une procédure de divorce, la question de l’équilibre financier post-séparation est cruciale. La prestation compensatoire est un outil juridique destiné à adoucir les disparités économiques entre ex-conjoints. Cependant, tous les demandeurs ne voient pas leur requête acceptée. Voyons les principales raisons de refus et comment les contester.

Les Critères d’Évaluation du Juge

Le juge s’appuie sur sept critères établis par l’article 271 du Code civil pour déterminer l’attribution d’une prestation compensatoire : durée du mariage, âge et santé des époux, qualifications et situation professionnelle, sacrifices professionnels pour la famille, patrimoine, droits futurs, et pensions de retraite. Si un ou plusieurs de ces critères font défaut, la prestation peut être refusée.

Motifs de Refus Fréquents

Plusieurs motifs reviennent fréquemment dans les décisions de refus. Parmi eux, l’absence de différence significative dans le niveau de vie des ex-époux est courante. La prestation est en effet conçue pour compenser une disparité financière, non pour maintenir un train de vie identique au mariage.

La courte durée du mariage est un autre motif. Si le mariage n’a duré que peu de temps, le juge peut considérer qu’il n’y a pas eu assez de temps pour qu’une disparité se crée significativement.

Le divorce aux torts exclusifs du demandeur peut également entraîner un refus, surtout si ce dernier a été prononcé pour des raisons telles que l’adultère ou la violence conjugale.

Une autre raison fréquemment invoquée est la potentialité de travail non exploitée. Si l’ex-conjoint a les capacités de travailler et de subvenir à ses besoins, le juge est en droit de refuser une prestation compensatoire.

Exemples Concrets de Jurisprudence

À titre d’exemple, dans un cas de jurisprudence de 2017, une demande de prestation a été refusée même après 17 ans de mariage. La raison invoquée était que le couple était sous le régime de séparation des biens, et que la disparité de niveau de vie préexistait au mariage.

Dans un autre cas de 2014, bien que la disparité des niveaux de vie après divorce était flagrante, la prestation a été refusée car le divorce avait été prononcé aux torts exclusifs pour infidélité.

Comment Contester un Refus

Si vous estimez que le refus de la prestation compensatoire est injuste, vous pouvez faire appel de la décision. Vous avez un délai d’un mois après la notification. Un avocat spécialisé en droit de la famille peut vous aider à constituer un dossier solide qui démontre la nécessité de la prestation.

La cour d’appel réexaminera toutes les pièces du dossier. C’est pourquoi il est crucial d’apporter des preuves plus convaincantes que celles présentées initialement. La révision de la décision suppose une évaluation pointue de la situation économique des deux parties.

FAQ

Qu’est-ce qu’une prestation compensatoire ?

Il s’agit d’une compensation financière destinée à atténuer les déséquilibres économiques pouvant découler d’un divorce, en tenant compte des sacrifices professionnels consentis par l’un des conjoints.

Puis-je négocier la prestation à l’amiable ?

Absolument, les ex-époux peuvent s’accorder amiablement sur un montant, sous réserve d’homologation par le juge. Cela préserve un climat serein et limite les frais de procédure.

Une prestation déjà décidée peut-elle être modifiée ?

Oui, dans certains cas. Si elle est versée sous forme de rente, des modifications peuvent s’appliquer en cas de changement de situation économique.

Est-ce qu’un refus est définitif ?

Non, un appel ou une demande de révision est possible, avec des éléments nouveaux et des arguments étayés.

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