La fin de la prime Gipa met de nouveau le secteur public sous tension. Le ministre de la Fonction publique, Laurent Marcangeli, a récemment affirmé dans une réponse écrite à une question parlementaire que la garantie individuelle du pouvoir d’achat (Gipa) ne sera pas renouvelée pour l’année 2025, suivant l’absence de ce dispositif en 2024.
Les raisons de la suppression
Le ministre a justifié cette suppression par un contexte budgétaire tendu, précisant que cette prime, mise en place initialement en 2008, n’avait pas vocation à s’étendre indéfiniment. La Gipa avait pour objectif initial de compenser la perte de pouvoir d’achat des agents publics dont la progression salariale était inférieure à l’inflation sur une période de quatre ans.
Le dispositif tenait compte de l’évolution de l’indice des prix à la consommation hors tabac et était destiné à être un complément temporaire. Son coût pour l’État étant estimé à environ 800 millions d’euros, il n’a pas été reconduit en 2024 pour des raisons d’économies.
L’impact sur les agents publics
La non-reconduction de cette prime en 2024 avait déjà impacté plus de 200 000 agents de la fonction publique d’État, qui percevaient en moyenne environ 700 € brut par an. Ce montant, significatif dans le budget annuel des agents concernés, a contribué à réduire l’écart entre l’inflation et l’augmentation salariale.
Majoritairement, ce dispositif bénéficiait aux fonctionnaires proches de la retraite, dont l’évolution salariale stagnait. La disparition de cette prime suscite ainsi des inquiétudes parmi les agents établis en fin de carrière, pour qui elle représentait un apport non négligeable.
Réactions et contestations
Sans surprise, les syndicats des fonctionnaires ont exprimé leur déception et leur frustration face à la décision. Ils dénoncent une absence de mesures compensatoires pour pallier les effets persistants de l’inflation sur le pouvoir d’achat des fonctionnaires. Par ailleurs, ils soulignent le fait qu’aucune alternative n’a été mise en place pour les années 2024 et 2025.
Le Syndicat National des Territoriaux CFE-CGC a qualifié la décision de regrettable, surtout dans un contexte économique grevé par l’inflation. Le syndicat a insisté sur l’urgence de mettre en place des solutions pour protéger le pouvoir d’achat des agents concernés.
Vision du gouvernement et perspectives
Le gouvernement argue que la question des salaires des fonctionnaires reste une priorité dans l’agenda social. Des discussions sont en cours avec les partenaires sociaux pour examiner de nouvelles mesures.
Cependant, aucune annonce concrète n’a encore été faite quant à d’éventuels dispositifs de remplacement. La dimension budgétaire complexe reste un obstacle majeur à la mise en œuvre de nouvelles bénéficiaires.
Certaines propositions des syndicats incluent la révision des grilles salariales ou l’instauration de nouveaux mécanismes d’indexation. Le débat sur la rémunération globale des agents publics devrait ainsi s’intensifier dans les mois à venir, avec un enjeu majeur pour le maintien du pouvoir d’achat face à l’inflation.
Conclusion
En conclusion, la suppression de la prime Gipa, bien qu’expliquée par des contraintes économiques, reflète des défis systémiques plus profonds au sein de la fonction publique en France. L’évolution des politiques salariales en fonction des réalités économiques reste une question délicate, nécessitant un dialogue ouvert entre le gouvernement et les représentants des fonctionnaires.