Le gouvernement a de nouveau pris une décision qui risque de faire des vagues au sein de la fonction publique. En août 2025, le ministre de la Fonction publique, Laurent Marcangeli, a confirmé que la garantie individuelle du pouvoir d’achat (Gipa) ne serait pas reconduite en 2025. Cette prime, déjà supprimée en 2024, avait pour but de compenser la baisse du pouvoir d’achat des fonctionnaires dont le traitement indiciaire n’avait pas évolué aussi rapidement que l’inflation.
Raisons de la Suppression
Le ministre Marcangeli a souligné un contexte budgétaire tendu pour justifier cette suppression. Selon ses déclarations, cette prime n’avait pas vocation à être pérennisée lors de sa mise en place en 2008. L’objectif était de répondre temporairement aux pertes de pouvoir d’achat subies par certains agents publics en raison d’une indexation insuffisante de leur salaire sur l’inflation.
Le coût pour l’État de cette indemnité était estimé à 800 millions d’euros en 2023. Ainsi, l’absence de la Gipa depuis 2024 permet de réaliser des économies significatives, bien que cela se fasse au détriment des personnels concernés.
L’Impact sur les Agents Publics
Pour les fonctionnaires, cette nouvelle marque le maintien d’une tendance inquiétante pour leur pouvoir d’achat. En 2023, environ 201 317 agents avaient bénéficié de cette prime, dont le montant moyen s’élevait à 700 € brut. L’absence de ce complément en 2024 avait déjà soulevé des inquiétudes, et sa confirmation pour 2025 accroît les préoccupations économiques de ces travailleurs.
Les syndicats, notamment le Syndicat National des Territoriaux (SNT CFE-CGC), ont immédiatement réagi. Ils soulignent l’impact de l’inflation continue sur les budgets des ménages et déplorent l’absence de mesures alternatives pour protéger le pouvoir d’achat des agents publics.
Une Gipa pour Qui ?
Introduite en 2008, la Gipa visait à aider les fonctionnaires et les contractuels des trois versants de la fonction publique. Ceux dont le traitement indiciaire brut évoluait moins vite que l’indice des prix à la consommation (hors tabac) étaient les bénéficiaires de cette prime. Circonscrit à la rémunération indiciaire, le calcul de la Gipa ne prenait pas en compte la rémunération indemnitaire, favorisant ainsi principalement les agents proches de la retraite.
Le Défi des Syndicats
Face à cette décision, les organisations syndicales sont dans l’attente de dialogues ouverts avec le gouvernement. La priorité est de trouver des solutions qui permettront de maintenir le pouvoir d’achat des agents publics, ce qui passe par un réexamen des échelles indiciaires ou par la création de nouveaux mécanismes de compensation.
Le gouvernement affirme que les discussions continuent dans le cadre de l’agenda social, mais sans propositions concrètes jusqu’ici, les agents demeurent dans l’incertitude. Les syndicats appellent à des actions concrètes pour éviter que le non-renouvellement de la prime ne devienne un poids permanent sur les finances des fonctionnaires.
Un Avenir Incertain
Alors que l’inflation ne montre pas de signes de recul immédiat, l’absence de la Gipa en 2025 pourrait générer une pression accrue sur de nombreux foyers. L’incertitude économique actuelle rend chaque mesure de soutien essentiel pour les travailleurs, notamment dans le secteur public, où les augmentations salariales ont été rares ces dernières années.
Dans ce contexte, l’annonce de la suppression de la Gipa ravive le débat sur la reconnaissance et la valorisation des métiers de la fonction publique. Alors que la France se redresse économiquement, la question de la pérennité d’outils tels que la Gipa reste cruciale pour garantir la stabilité et la pertinence des carrières publiques.
En conclusion, alors que le coup est rude pour les fonctionnaires et leurs syndicats, l’avenir immédiat requiert une vigilance accrue et une capacité d’adaptation face aux décisions budgétaires. La recherche de solutions alternatives continue d’être une priorité afin de préserver le pouvoir d’achat et de maintenir l’attractivité de la fonction publique.