Le célèbre Livret A, un des placements phares des Français, est sur le point de subir une diminution de son taux d’intérêt, passant de 2,4 % à 1,7 % dès le 1er août prochain. Cette nouvelle a été confirmée le 16 juillet par Éric Lombard, le ministre de l’Économie, qui suit la recommandation du gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau.
Un Calcul Lié à l’Inflation
La baisse n’est pas fortuite mais résulte de l’application stricte d’une formule prédéfinie par l’arrêté du 27 janvier 2021. Cette formule prend en compte plusieurs facteurs macroéconomiques, notamment la moyenne semestrielle des taux interbancaires à court terme en euros (€STR), fournis par la Banque centrale européenne, mais aussi l’inflation calculée par la variation sur douze mois de l’indice des prix hors tabac, mesuré par l’Insee.
Dans un contexte où l’inflation en France pour le mois de juin est estimée à 1 %, le nouveau taux, bien que révisé à la baisse, reste supérieur à l’inflation. Ainsi, le rendement net d’inflation demeure positif, ce qui constitue un argument soutenant la décision du gouvernement.
Impact sur le Logement Social
Bercy présente cette baisse comme une opportunité avantageuse pour le secteur du logement social. Une grande partie des fonds collectés par le Livret A est destinée à la Caisse des dépôts, qui les emploie principalement pour financer ce type de logement. Un taux d’intérêt plus bas permet de réduire les coûts de financement, facilitant ainsi l’accès aux ressources nécessaires pour la construction et la rénovation de logements sociaux.
Les Épargnants Français Protégés
Malgré la réduction du taux, le gouvernement insiste sur le fait que cette mesure vise avant tout à protéger le pouvoir d’achat des Français en maintenant l’épargne sûre et relativement rentable par rapport à une inflation basse. Ce choix est présenté comme une garantie de stabilité pour les épargnants souhaitant éviter les risques tout en préservant une certaine rentabilité de leur apport personnel.
Les Alternatives pour les Épargnants
En réponse à cette annonce, certains experts conseillent aux épargnants de diversifier leur portefeuille. Philippe Crevel, économiste et directeur du Cercle de l’épargne, recommande par exemple de se tourner vers l’assurance-vie. Ce produit d’épargne, avec ses fonds en euros investis principalement en obligations, offre une sécurité et une stabilité, accompagné d’un rendement relativement stable, estimé à 2,6 % pour l’année 2024.
D’autres alternatives incluent les livrets d’épargne populaire (LEP), bien que leur rendement subisse également une baisse, passant de 3,5 % à 2,7 %. Néanmoins, ils offrent encore un taux amélioré de 0,5 point supplémentaire au-delà de celui du Livret A.
Comprendre l’Évolution des Taux
Il est important pour les épargnants de comprendre que ce genre de révisions est susceptible de se reproduire. En effet, d’après la législation en vigueur, les taux du Livret A et du LDDS peuvent être ajustés deux fois par an, le 1er février et le 1er août. Dans certains circonstances, des ajustements supplémentaires peuvent avoir lieu en mai et novembre, en fonction des fluctuations de l’inflation ou des marchés financiers.
En conclusion, la baisse du taux du Livret A initie certes une période d’adaptation pour les épargnants français, mais elle s’inscrit dans une logique globale de gestion économique visant à stabiliser l’épargne nationale face aux bas niveaux d’inflation tout en soutenant des secteurs cruciaux comme le logement social.