À partir du 1er septembre 2025, la réglementation autour du don de sang en France subit des modifications significatives. L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a annoncé ces ajustements le 15 juillet dernier, afin de rendre le processus de don de sang plus accessible à une large part de la population. Les changements touchent principalement les délais d’attente après des procédures corporelles comme le tatouage, le piercing et certaines interventions médicales mineures.
Des changements pour encourager le don
Ces modifications viennent en réponse à l’avis du Haut Conseil de la santé publique délivré fin 2024, et à la suite de recommandations émises lors de la dernière réunion du comité de suivi des critères de sélection des donneurs de sang. L’objectif principal est d’élargir le vivier de donneurs potentiels. En effet, l’Établissement français du sang (EFS) a souligné à plusieurs reprises l’importance d’une mobilisation massive en période de forte chaleur et de vacances, périodes où les dons peuvent considérablement baisser.
Réduction des délais post-procédures
Parmi les nouveautés, les délais d’attente pour les donneurs ayant récemment reçu un tatouage, un piercing (y compris les boucles d’oreilles), ou ayant subi certaines interventions médicales telles que l’acupuncture ou une sclérose de varices, sont réduits de quatre à deux mois. Ces mesures ont été motivées par les avancées technologiques dans les tests de dépistage, notamment le dépistage génomique viral (DGV), qui améliore la capacité à identifier les infections transmissibles par voie sanguine.
Le processus d’évaluation des donneurs est également simplifié, avec un questionnaire mis à jour de 43 questions, que les candidats doivent remplir avant leur entretien avec le professionnel de santé. Ce document a pour but de vérifier l’éligibilité des donneurs tout en assurant la sécurité des produits sanguins.
Suppression de certaines contre-indications
Une autre avancée de taille est la suppression des contre-indications pour les donneurs ayant bénéficié de substituts osseux en implantologie dentaire. Cette modification pourrait permettre de nombreux nouveaux dons, contribuant à améliorer le stock de produits sanguins à disposition pour les interventions chirurgicales et traitements médicaux en France.
Lutte contre la pénurie de sang
La France fait face à un défi récurrent : une pénurie chronique de poches de sang, notamment en période estivale. Les autorités sanitaires, à travers l’EFS, ont lancé plusieurs appels à don ces dernières années pour tenter de stabiliser les réserves. En juillet dernier, il manquait près de 15 000 poches de sang pour assurer un niveau de réserve sain. L’organisation continue de rappeler que la maladie ne prend pas de vacances, et un approvisionnement constant est nécessaire pour soigner les patients ayant besoin de transfusions régulières.
Pour faire face à cette pénurie, l’EFS a mis en place des stratégies variées, comme l’augmentation des collectes mobiles et l’encouragement des dons réguliers dans les maisons du don. En parallèle, environ 12 000 créneaux de rendez-vous sont proposés chaque jour à travers la France jusqu’à la fin juillet, une initiative majeure pour maximiser les opportunités de don.
Le rôle crucial des donneurs
Chaque jour, les dons de sang contribuent à sauver des vies en permettant de traiter des conditions médicales graves telles que les cancers, les maladies génétiques, ainsi que les patients nécessitant des soins post-chirurgicaux. Maintenir un flux régulier de dons est donc indispensable pour répondre aux besoins des hôpitaux et cliniques du pays.
Il est essentiel que les donneurs potentiels soient informés des nouvelles conditions de don, ce qui pourrait encourager ceux ayant hésité dans le passé à participer à cet acte solidaire. Avec ces nouvelles règles, la France espère surmonter les obstacles à la participation et renforcer une culture du don de sang volontaire et régulière.
Appel à une mobilisation massive
Le Directeur de la collecte et de la production de l’EFS, Hervé Meinrad, a souligné l’importance d’une mobilisation forte pour inverser la tendance actuelle et reconstituer les stocks de sang nécessaires. Il rappelle que près de 10 000 dons sont nécessaires chaque jour pour assurer le traitement d’un million de malades chaque année en France.
Enfin, pour ceux souhaitant organiser leur don, il est conseillé de visiter le site officiel de l’EFS ou d’utiliser l’application « Don de Sang », qui permet de planifier facilement un rendez-vous dans un centre de collecte proche, que ce soit sur le lieu de vacances ou près de chez soi.
Infos pratiques
Il faut retenir qu’il est possible de donner son sang toutes les huit semaines, permettant aux femmes de faire jusqu’à quatre dons par an, tandis que les hommes peuvent aller jusqu’à six dons annuels. Cette récurrence est essentielle pour maintenir les réserves stables tout au long de l’année.