Les derniers mois ont vu une montée en pression sur les finances publiques françaises et, face à cette situation, le Premier ministre François Bayrou a annoncé lors d’une conférence de presse des mesures drastiques pour l’année 2026. Ces mesures, axées sur la réduction du déficit budgétaire et la maîtrise de la dette publique, visent à stabiliser l’économie française en période de turbulences financières persistantes.
Une Dette Colossale en Ligne de Mire
François Bayrou a ouvert son discours en évoquant le poids croissant de la dette nationale, qui s’élève actuellement à 3 300 milliards d’euros, soit l’équivalent d’une année de produit intérieur brut (PIB). Avec un tel fardeau, le gouvernement s’est fixé pour objectif de réduire progressivement le déficit public, espérant atteindre 2,8 % du PIB d’ici 2029. Le Premier ministre a souligné l’urgence de ces réformes pour préserver la souveraineté économique du pays.
Un Gel des Prestations Sociales
L’un des points les plus marquants du plan est l’instauration d’une « année blanche » pour les prestations sociales. Ainsi, en 2026, les allocations familiales, le revenu de solidarité active (RSA), les pensions de retraite de la Sécurité sociale, les allocations-chômage ou encore les aides personnelles au logement ne seront pas revalorisées en fonction de l’inflation. Cette mesure, bien que temporaire, a été présentée comme une nécessité pour contenir les débordements budgétaires.
Salaire des Fonctionnaires dans la Tourmente
En parallèle, le gel s’étend également aux salaires de la fonction publique. Le point d’indice servant de référence pour les rémunérations des fonctionnaires restera figé en 2026, afin de limiter les dépenses publiques.
Modifications Fiscales et Revenus
Sur le front fiscal, le gouvernement a décidé de geler le barème de l’impôt sur le revenu ainsi que celui de la contribution sociale généralisée (CSG). Traditionnellement ajustés en fonction de l’inflation, ces barèmes resteront inchangés, ce qui pourrait entraîner une pression accrue sur certains foyers aux revenus modestes, particulièrement en période d’inflation élevée.
Fin de l’Abattement de 10 % pour les Retraités
Parmi les mesures fiscales les plus controversées, figure la suppression de l’abattement de 10 % sur les pensions de retraite. Remplacé par un abattement forfaitaire, ce changement vise à assurer une répartition plus équitable tout en minimisant l’impact sur les retraités les plus vulnérables.
Révision des « Niches Fiscales »
La traque de l’inefficacité dans le système fiscal se poursuit avec l’intention de réviser ou de supprimer certaines niches fiscales jugées obsolètes ou inefficaces. François Bayrou a cependant précisé que cette démarche ciblera prioritairement celles dont l’extinction est déjà amorcée.
Imposition Ciblée sur les Plus Riches
Pour renforcer l’équité fiscale, une nouvelle « contribution de solidarité » est en préparation, visant à faire participer les ménages les plus aisés à l’effort national. Bien que les détails concernant les modalités de cette contribution restent à définir, elle s’inscrit dans une logique de redistribution plus équitable des charges.
Jours Fériés et Assurance-Chômage en Débat
Dans une démarche pour optimiser la productivité, le gouvernement souhaite retrancher deux jours fériés, avec le lundi de Pâques et le 8 mai parmi les options sur la table. Cette proposition est sujette à consultation, et Bayrou s’est montré ouvert à des alternatives.
Les réformes ne s’arrêtent pas là. En ce qui concerne l’assurance-chômage, de nouvelles négociations sont prévues pour ajuster les règles et encourager plus de flexibilité sur le marché du travail. Un appel aux discussions sociales a également été lancé pour moderniser le droit du travail et encourager l’emploi.
Un Nouveau Système d’Allocations Sociales
En parallèle des mesures restrictives, François Bayrou souhaite introduire une « allocation sociale unifiée », visant à simplifier et à rationaliser le complexe système de prestations existant. Ce dispositif, qui nécessitera l’approbation du Parlement, pourrait transformer l’architecture de la protection sociale en France.
Ces décisions, bien que difficiles, sont, selon le gouvernement, impératives pour replacer la France sur la voie d’une croissance stable et durable. Reste à voir comment ces propositions seront reçues tant par la population que par les instances parlementaires et sociales.