Un changement majeur dans l’évaluation de la performance énergétique des logements en France est en cours. D’ici janvier 2026, le calcul du Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) sera modifié, une initiative qui devrait permettre à environ 850 000 logements chauffés à l’électricité de ne plus être désignés comme des « passoires énergétiques ». Cela signifie qu’ils ne porteront plus les étiquettes de classe F ou G, synonymes de performance énergétique médiocre.

Ce recalibrage du DPE, approuvé par le gouvernement, répond à une critique de longue date concernant le traitement injuste des logements chauffés à l’électricité. En effet, le mix énergétique français est dominé par des sources décarbonées, en grande partie grâce au nucléaire, mais le DPE actuel surestime la consommation énergétique de ces logements. La révision du coefficient de conversion de l’électricité, passant de 2,3 à 1,9, rectifie ce biais, permettant ainsi une meilleure classification des logements concernés.

Un soulagement pour les propriétaires

Pour les propriétaires, notamment ceux qui louent leurs biens, cette évolution représente un soulagement considérable. Jusqu’à présent, une mauvaise évaluation du DPE signifiait souvent l’obligation de réaliser des travaux de rénovation coûteux pour éviter l’interdiction de location. Cependant, avec la mise à jour du mode de calcul, de nombreux logements auparavant classés F pourront obtenir une classification plus favorable sans aucun travaux, ce qui les rendra à nouveau disponibles sur le marché locatif.

Cette disponibilité accrue des logements pourrait atténuer la crise actuelle du logement, notamment dans les grandes villes où la demande dépasse largement l’offre. Les récentes restrictions sur les locations de logements mal notés avaient exacerbé les difficultés rencontrées par de nombreux locataires potentiels, notamment les étudiants et les jeunes travailleurs.

Les implications concrètes de la réforme

Le DPE est un élément essentiel de la politique énergétique française. Créé en 2006 et réformé en 2021, il impose des restrictions sur les marchés locatifs pour encourager l’amélioration des performances énergétiques des bâtiments. Depuis janvier 2025, par exemple, les logements classés G sont déjà interdits à la location, avec une extension prévue pour les logements classés F en 2028.

Cette réforme du DPE pour les logements chauffés à l’électricité donne tout son sens à ces restrictions, car elle permet aux propriétaires de rediriger leurs investissements vers des améliorations plus significatives et durables. Les logements qui bénéficient d’une meilleure évaluation DPE sont plus attractifs pour les locataires potentiels, car ils promettent une consommation énergétique plus faible et des factures réduites.

Attention aux limitations de cette réforme

Il est essentiel de comprendre que même si cette réforme du DPE améliore les notes de nombreux logements sur le papier, elle ne change en rien leurs performances réelles en matière d’efficacité énergétique. Un bâtiment ancien, mal isolé, avec un chauffage électrique basique, restera énergivore, mais il sera désormais noté E plutôt que G. Cette mesure n’améliore pas directement le confort thermique des occupants ni ne réduit significativement les coûts à long terme des propriétaires.

Par conséquence, si cette réforme facilite l’accès au marché locatif, les propriétaires sont encouragés à effectuer des rénovations visant à améliorer véritablement l’efficacité énergétique de leurs biens. Non seulement ces mesures sont bénéfiques pour le confort des occupants, mais elles permettent également une valorisation à long terme des propriétés et une stabilité financière accrue.

Plateforme de reclassification gratuite

À partir de la fin de l’année 2025, les propriétaires n’auront pas besoin de refaire leur DPE pour bénéficier de cette mise à jour. Une plateforme dédiée, développée par l’Ademe, permettra de recalculer gratuitement le classement des logements concernés à partir des données déjà existantes. Cet outil rendra le processus de mise à jour du DPE à la fois simple et accessible, éliminant les coûts potentiellement élevés d’une nouvelle évaluation.

Il est primordial pour les propriétaires de suivre ces évolutions et de mettre à jour leurs évaluations afin de s’assurer de la conformité de leurs biens avec les nouvelles réglementations. Cela leur permettra non seulement de rester compétitifs sur le marché locatif, mais également de contribuer plus efficacement à la transition énergétique nationale.

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