Depuis quelques mois, la France métropolitaine est le théâtre de la propagation d’une maladie que l’on croyait limitée aux régions tropicales : le chikungunya. Avec 14 cas de transmissions autochtones recensées dès le début de l’été 2025, selon Santé publique France, un phénomène inhabituel d’extension de la maladie semble se profiler sur le territoire national.
Situation actuelle de l’épidémie de chikungunya
La situation en France est inédite : en sept épisodes, la maladie a été détectée hors des zones habituelles, touchant pour la première fois la région Grand Est. Le moustique Aedes albopictus, dit « moustique tigre », est le vecteur de ce virus. Il sévit en particulier durant les mois chauds et humides, lorsque sa concentration augmente, favorisant la transmission du virus.
Les régions habituées aux épisodes autochtones sont peu surprises : Provence-Alpes-Côte d’Azur, Corse, Occitanie et Auvergne-Rhône-Alpes continuent de voir apparaître des cas. Cependant, l’incursion du chikungunya à Lipsheim, commune du Bas-Rhin, alerte sur l’extension potentielle des zones à risque.
Pourquoi cette aggravation en 2025 ?
Plusieurs facteurs expliquent cette situation. D’abord, le nombre croissant de cas importés de régions telles que La Réunion et Mayotte a conduit à une augmentation des transmissions autochtones. Ces voyages fréquents, synonymes de diversité virale, coïncident avec les périodes de canicule, conditions idéales pour le développement des moustiques.
En outre, la souche actuellement en circulation est bien adaptée à l’Aedes albopictus, renforçant la capacité de propagation du virus en France. Les autorités sanitaires insistent sur l’urgence de mesures préventives pour éviter une épidémie de plus grande ampleur.
Symptômes à reconnaître
Le chikungunya se manifeste généralement par une fièvre élevée apparaissant de 4 à 7 jours après la piqûre infectante. Cette fièvre s’accompagne de maux de tête et de douleurs intenses aux muscles et articulations, notamment au niveau des poignets, chevilles, et phalanges. Certaines personnes peuvent également présenter des symptômes tels que conjonctivite, éruption cutanée ou nausées.
La maladie est asymptomatique dans jusqu’à 40% des cas, mais chez d’autres, elle peut évoluer en phase chronique avec des douleurs articulaires persistantes. Une vigilance particulière est requise pour identifier ces signes afin d’assurer une prise en charge rapide.
Mesures pour combattre le chikungunya
Actuellement, aucun traitement antiviral spécifique n’existe. La prise en charge est principalement symptomatique, reposant sur des anti-douleurs et anti-inflammatoires. La prévention reste la meilleure arme contre le chikungunya.
Protéger individuellement contre les piqûres
- Porter des vêtements longs et amples de couleur claire
- Appliquer des répulsifs cutanés
- Installer des moustiquaires aux ouvertures
- Utiliser la climatisation car les moustiques évitent les endroits frais
Limiter la multiplication des moustiques
Il est essentiel de détruire les gîtes larvaires autour des habitations :
- Éviter de laisser de l’eau stagnante dans des récipients ouverts
- Couvrir hermétiquement ou mustiquairer les réserves d’eau
- S’assurer de la bonne évacuation des eaux pluviales
Éliminer les espaces de repos des moustiques adultes
- Défricher et tailler les haies et herbes hautes
- Élaguer les arbres
- Ramasser les fruits tombés
- Limiter l’arrosage excessif pour réduire l’humidité
- Entretenir régulièrement son jardin
Le respect de ces mesures de prévention est crucial pour freiner une possible expansion du chikungunya en France, contribuant ainsi à la santé collective.