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Retirer de l’espèce chez votre commerçant deviendra plus simple en 2026

Face à la réduction continue du nombre de distributeurs automatiques de billets (DAB) en France, une alternative prometteuse émerge : les commerçants pourront bientôt fournir des espèces plus facilement. En 2023, la Banque de France signalait une baisse de 4,6 % du nombre de DAB par rapport à l’année précédente, accentuant le besoin pour d’autres solutions d’accès aux espèces.

Le rôle croissant des commerçants dans la distribution d’espèces

Les points de distribution d’espèces dans les commerces locaux se développent depuis quelques années. Actuellement, ces services sont limités aux clients partageant le même réseau bancaire que le commerçant. Mais cela est sur le point de changer. Dès 2026, tout détenteur d’une carte bancaire pourra retirer des espèces chez ces commerçants, peu importe sa banque d’origine.

Qu’est-ce qu’un point de distribution privatif ?

Un point de distribution privatif est un commerce tel qu’une boulangerie ou une épicerie où l’on peut retirer des espèces sans achat préalable. Quatre réseaux principaux opèrent en France : les points Nickel de BNP Paribas, les relais du Crédit agricole, ceux du Crédit mutuel, et plusieurs points de contact de La Banque Postale. En décembre 2023, la France comptait 27 418 de ces points, avec une croissance de 1,7 % par rapport à l’année précédente, surtout en zones rurales.

Un service élargi à tous les détenteurs de carte bancaire

La nouvelle initiative permettra aux commerçants d’offrir ce service de retrait à tous les porteurs de cartes bancaires, indépendamment de leur banque. Loÿs Moulin, directeur des projets au GIE Carte Bancaire, a indiqué que cette décision vise à « parfaire l’accessibilité aux espèces » en élargissant les options disponibles pour le grand public.

Les banques comme le Crédit agricole et La Banque Postale ouvriront leurs services respectifs dès le premier semestre 2026. L’élargissement de ce service ne cherche pas à substituer les DAB mais à compléter l’offre existante, notamment dans les zones rurales où les DAB sont moins présents.

Fonctionnement pratique et implications pour les commerçants

Dans la pratique, le client introduit sa carte bancaire dans le terminal de paiement, saisit le montant à retirer, puis son code confidentiel. Le commerçant vérifie alors la disponibilité des fonds avant de remettre les espèces au client. Ce service sera sujet à des plafonds fixés par chaque commerçant, en fonction de leur trésorerie et des conditions propres à leurs enseignes.

Bien que ce service ait vocation à être gratuit pour les utilisateurs, il est possible que des frais comparables à ceux rencontrés lors de retraits hors réseau bancaire de l’utilisateur s’appliquent, selon les conditions fixées par les banques et les commerçants participants.

Impacts sur l’accessibilité des espèces en France

Avec seulement 18,7 % des communes équipées d’un DAB, l’introduction de ce service plus accessible pourrait significativement améliorer la disponibilité des espèces, surtout dans les zones mal desservies. 24,8 % des communes sans DAB disposent déjà d’un point d’accès privatif, un chiffre qui pourrait augmenter grâce à l’initiative de 2026.

En facilitant l’accès aux espèces tout en impliquant davantage les commerçants locaux, cette mesure pourrait également stimuler l’économie locale, apportant un flux régulier de clients dans les commerces offrant ce service. De plus, cela pourrait renforcer le lien communautaire, en faisant du retrait d’espèces une opération simple et conviviale pour tous.

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