La France s’apprête à voir renaître une pratique qui a marqué les décennies passées : la consigne du verre. Ce retour en force est programmé pour le 12 juin, date à laquelle une expérimentation de grande ampleur débutera dans le nord-ouest du pays, annoncée par l’organisme Citeo. Cette initiative vise à réduire l’impact environnemental des emballages, en encourageant le réemploi des bouteilles et bocaux en verre.

Qui sont les régions pilotes ?

Quatre régions ont été sélectionnées pour participer à cette expérimentation ambitieuse : la Bretagne, les Pays-de-la-Loire, la Normandie et les Hauts-de-France. Ces régions ont été choisies pour leur avancée notable dans le domaine du réemploi. Avec une population totale de 16 millions d’habitants, elles représentent un banc d’essai significatif pour ce projet.

L’objectif est clair : amorcer une transition écologique et inclure le plus grand nombre d’acteurs possible dans cette démarche de durabilité.

Comment fonctionnera la consigne du verre ?

Le principe est simple. Lors de l’achat d’un produit conditionné dans un contenant en verre, un supplément, ou consigne, sera appliqué au prix d’achat. Ce supplément sera remboursé une fois le contenant rapporté vide, avec son bouchon, dans un point de vente affilié. Les consommateurs auront le choix entre un remboursement direct sur leur carte bancaire ou, s’ils préfèrent, un bon d’achat à utiliser sur place.

Pour faciliter cette démarche, les contenants pourront être retournés dans n’importe quel magasin participant, que ce soit en passant par une caisse classique ou par des machines de retour automatisé en cours d’installation. Ces machines devraient couvrir environ deux tiers des points de vente, le reste se faisant à la caisse, assurant ainsi une flexibilité pour les consommateurs.

Le coût de la consigne : une mesure incitative

Actuellement, la consigne est fixée à 10 centimes pour les petits contenants et 20 centimes pour les plus grands. Ce montant, défini par un arrêté, est susceptible d’évoluer en fonction des retours d’expérience et de l’adoption du dispositif par les consommateurs. Quoi qu’il en soit, le coût de la consigne sera clairement visible sur le prix final du produit.

Les emballages concernés seront facilement identifiables grâce à une étiquette spéciale incitant au retour pour réemploi.

Partenariat avec les enseignes

Cette initiative regroupe déjà plusieurs grandes enseignes de distribution : Système U, Carrefour, Intermarché, Monoprix, Biocoop, Leclerc, Brasserie du Bout du Monde et Auchan. Dès le début de l’expérimentation en juin, notamment avec un lancement symbolique près de Nantes, les clients de ces magasins verront progressivement s’installer les infrastructures nécessaires à l’accueil des emballages consignés.

Plus de 700 magasins sont d’ores et déjà prêts à participer, constituant un maillage dense pour toucher un large public.

Quels sont les types de contenants concernés ?

Initialement, la consigne s’appliquera à des produits tels que les bières, jus de fruits, soupes et gaspachos. Les conserves seront intégrées à l’initiative dans un second temps. Plus de 50 industriels se mobilisent pour intégrer cette chaîne de réemploi, notamment des brasseurs qui voient dans cette opération une opportunité de renforcer leur impact écologique positif.

L’avenir des emballages récupérés

Une fois retournés, les contenants seront triés, nettoyés et remis en circulation. Un traitement adéquat permettra à chaque bouteille ou bocal de verre d’être utilisé jusqu’à 50 fois, réduisant drastiquement le besoin en matériaux vierges et l’empreinte carbone associée.

L’expérimentation se fixe comme objectif d’atteindre 10 % d’emballages réemployés d’ici 2027, s’inscrivant dans le cadre de la loi relative à l’économie circulaire entrée en vigueur en février 2020. Les premières étapes du projet visent la mise en circulation de 55 millions d’emballages réutilisables, dont 30 millions dès l’année 2025.

Des défis et des perspectives

Si cette initiative s’avère fructueuse, elle pourrait transformer en profondeur nos habitudes de consommation en matière de conditionnement. Les défis restent toutefois nombreux : convaincre les consommateurs de l’intérêt de la consigne, assurer la logistique du retour et du nettoyage des bouteilles, et adapter les processus industriels aux contraintes du réemploi.

Nul doute que cette expérimentation sera scrutée de près, tant par les défenseurs de l’environnement que par les experts économiques, tous espérant voir dans cette démarche non seulement une amélioration écologique mais également une avancée sociale et économique pour les territoires impliqués.

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