Le président de la Mutualité française, Éric Chenut, a récemment annoncé son intention de reconsidérer les modalités de remboursement des équipements issus du dispositif « 100 % santé » comprenant les lunettes, les appareils auditifs et les soins dentaires. Dans un entretien accordé à un quotidien économique, Éric Chenut a souligné la nécessité d’ajuster ces remboursements pour garantir la pérennité financière de notre système de santé.
Un besoin de réévaluation du « 100 % santé »
Le dispositif « 100 % santé », introduit pour permettre un meilleur accès aux soins essentiels sans reste à charge pour les patients, est désormais sous la loupe. Chenut a affirmé qu’il ne souhaite pas augmenter la fiscalité des mutuelles, une option qu’il qualifie de « complètement inappropriée ». Au lieu de cela, le président propose de réviser le panier de soins couverts par le « 100 % santé », permettant ainsi de concentrer les ressources sur les soins jugés essentiels.
Des ajustements nécessaires selon les experts
Selon Chenut, l’élargissement du dispositif « 100 % santé » a engendré une perception de quasi-gratuité qui risque de déséquilibrer le système. Il propose d’allonger le délai de renouvellement des équipements auditifs et optiques, passant de deux à trois ans pour les lunettes et de quatre à cinq ans pour les audioprothèses. Ces mesures visent à responsabiliser davantage les consommateurs tout en réduisant les dépenses inutiles.
Réduction des garanties non essentielles
En plus d’un allongement des délais de renouvellement, une redéfinition des garanties s’impose selon Chenut. Les contrats responsables pourraient subir des modifications pour supprimer certains remboursements non essentiels, tels que les culottes menstruelles et réduire celui des montures de lunettes de 100 à 30 euros. Les soins dentaires pourraient également voir leurs remboursements ajustés dans cette quête d’une meilleure gestion des ressources.
Des économies substantielles à la clé
Éric Chenut estime que cette refonte pourrait conduire à des économies de 20 à 25 % pour les assurés. En ciblant les soins prioritaires, les contrats pourraient offrir une couverture plus efficace sans compromettre l’accès aux soins nécessaires. Cette approche pourrait également servir à stabiliser les tarifs des mutuelles, souvent sujets à augmentation pour des raisons financières.
Combattre les pratiques inefficaces
Critique envers certaines pratiques dans le domaine de l’optique, Éric Chenut pointe un excès de magasins d’optique en France, deux fois supérieur à la moyenne européenne. « Nous devons évaluer la pertinence des soins et éliminer les redondances », affirme-t-il, espérant collaborer avec les professionnels de santé, les patients et les pouvoirs publics pour optimiser l’efficacité des soins proposés.
Limiter les abus et les fraudes
Tout en cherchant à rationaliser les offres de soins, la Mutualité française entend lutter contre les fraudes et abus qui grèvent le système. Une meilleure régulation et un contrôle accru sont envisagés pour minimiser ces pratiques et renforcer la transparence et l’efficacité des remboursements.
En somme, ce vaste chantier ouvert par Éric Chenut pourrait transformer le modèle actuel pour le rendre plus durable financièrement tout en assurant une couverture de qualité. Cependant, la question demeurera d’équilibrer le soutien aux patients avec les réalités économiques du secteur de la santé.