Alors que l’année 2025 débute, le marché de l’emploi en France semble en proie à plusieurs turbulences. D’après l’enquête annuelle de France Travail, publiée le 11 avril, les intentions d’embauche affichent une nette baisse de 12,5 % par rapport à l’année précédente. Ce recul représente environ 350 000 projets d’embauche en moins, laissant prévoir une année difficile pour bon nombre de travailleurs et demandeurs d’emploi.
Une baisse généralisée des intentions d’embauche
L’étude, qui a compilé les réponses de 450 000 établissements sur 2,4 millions sollicités, révèle une tendance inquiétante : seules 43,8 % des entreprises de petite taille (10 à 49 salariés) envisagent de recruter cette année, contre 47,3 % en 2024. Cette régression est observée dans tous les secteurs d’activité, bien que certains soient plus durement touchés que d’autres.
Par exemple, le secteur de la construction subit une diminution de 22 % des intentions d’embauche, tandis que les services aux particuliers accusent une baisse de 8,4 %. Cependant, certains métiers s’en sortent relativement mieux, notamment ceux liés à la santé, comme les infirmiers et aides-soignants, et les métiers agricoles, souvent sous forme de contrats saisonniers.
Les professions en tension
Malgré ces perspectives moroses, certains secteurs de l’hôtellerie-restauration continuent de recruter activement. Les postes de serveurs de cafés-restaurants et les emplois polyvalents en cuisine restent parmi les plus demandés, bien qu’ils ne soient pas épargnés par le recul général des embauches.
En revanche, les employeurs continuent de souligner des obstacles significatifs dans leurs efforts de recrutement. Près de la moitié des projets d’embauche sont jugés difficiles, principalement à cause de l’inadéquation des profils de candidats et du nombre limité de postulants. Ces défis sont exacerbés par des craintes concernant les moyens financiers des employeurs pour soutenir de nouvelles embauches.
Un contexte économique incertain
L’incertitude économique, tant au niveau national qu’international, pèse lourdement sur le moral des entreprises. À la fin de 2024, le budget de l’État n’avait pas encore été voté, ce qui a contribué à accroître l’inquiétude parmi les entrepreneurs quant à l’évolution de leur activité et de leur carnet de commandes. Ce manque de visibilité est également souligné dans le baromètre du premier trimestre 2025 par l’Association pour l’emploi des cadres (Apec), qui observe une perte générale de confiance parmi les entreprises.
Cependant, tout n’est pas sombre. France Travail indique une augmentation prévue du nombre de recrutements en Contrat à Durée Indéterminée (CDI). En effet, 43,8 % des projets de recrutement anticipés en 2025 reposent sur des CDI, soit une progression de 5,5 points par rapport à l’année précédente. Ces nouveaux contrats viseraient principalement à remplacer des salariés partis définitivement ou à répondre à de nouveaux besoins d’activité.
Mesures pour contrer la tendance
Face à ces prédictions peu encourageantes, plusieurs solutions pourraient être envisagées pour booster l’embauche. Les entreprises pourraient, par exemple, investir davantage dans la formation interne pour mieux adapter les compétences des collaborateurs aux besoins actuels. Également, une flexibilisation du marché du travail et la mise en place de politiques incitatives pour les employeurs pourraient favoriser le regain d’intentions d’embauche.
Le gouvernement, de son côté, réfléchit à plusieurs réformes visant à stabiliser l’économie et à restaurer la confiance auprès des entrepreneurs. Parmi elles, un dispositif d’aide à l’embauche de jeunes diplômés et des dispositifs de soutien pour les petites et moyennes entreprises (PME) figurent en bonne place. L’objectif est clair : relancer l’activité économique et parvenir à un marché du travail plus dynamique et inclusif.
En conclusion, bien que l’année 2025 s’annonce pleine de défis pour le marché de l’emploi en France, des opportunités se dessinent pour ceux qui sauront les saisir. Une attention particulière devra être portée à l’amélioration des facteurs de recrutement et à la restauration de la confiance des entreprises dans l’économie de demain.