L’association de défense des consommateurs, l’UFC-Que Choisir, tire aujourd’hui la sonnette d’alarme au sujet des pratiques abusives observées dans le démarchage à domicile lié à la rénovation énergétique. Pointant du doigt ces « pratiques nocives », l’organisation souligne les « conséquences désastreuses » qu’elles engendrent pour de nombreuses victimes en France. Depuis 2018, près de 1 000 litiges ont été enregistrés par les antennes locales de l’association, témoignant d’un phénomène inquiétant et à grande échelle.

Des victimes piégées par des pratiques déloyales

Les consommatrices et consommateurs ciblés par ces démarcheurs sont souvent des personnes vulnérables, telles que les personnes âgées ou en situation de handicap. Ces professionnels sans scrupule utilisent un mélange de discours techniques, d’allégations mensongères et de pressions psychologiques pour manipuler les victimes, les incitant ainsi à signer des contrats inappropriés souvent d’une valeur exorbitante. Dans des conditions de vente normales et transparentes, ces mêmes consommateurs n’auraient probablement jamais accepté de telles propositions.

L’UFC-Que Choisir stipule que le montant moyen des préjudices subi par les victimes s’élève à 20 000 €, cumulant ainsi à un total de 20 millions d’euros pour les seuls litiges traités par l’association depuis plusieurs années. Cette situation met en lumière une dérive économique conséquente et alerte sur la nécessité d’une intervention législative forte.

La fraude au cœur de la démarche commerciale

Sous couvert de rénover énergétiquement les logements, certains démarcheurs n’hésitent pas à se faire passer pour des entités publiques ou mandatées par des organismes officiels. Le délai de rétractation légal de quatorze jours n’est piétiné, car il est parfois ignoré, et souvent même, les travaux commencent précipitamment avant ce délai. Ce non-respect des droits des consommateurs souligne l’urgence de réévaluer les mesures de protection offertes aux citoyens.

Par ailleurs, des malfaçons sont régulièrement constatées dans les travaux entrepris. Que ce soit l’isolation, la mise en place de pompes à chaleur ou encore l’installation d’équipements de production d’énergies renouvelables, la qualité n’est bien souvent pas au rendez-vous. L’association note que respectivement 30 %, 33 % et 37 % des dossiers concernent ces différents aspects de la rénovation.

L’UFC-Que Choisir interpelle le législateur

Marie-Amandine Stévenin, présidente de l’association, appelle à une action urgente du législateur. Elle insiste sur la nécessité d’une interdiction catégorique du démarchage à domicile pour les activités de rénovation énergétique, un appel qui rejoint l’examen parlementaire en cours sur la fraude dans les aides publiques. Le Sénat a récemment voté en faveur de l’interdiction du démarchage électronique sans consentement et appelle à une régulation similaire pour le démarchage téléphonique.

Face à ces « pratiques déviantes », l’UFC-Que Choisir appelle également à un renforcement de la vigilance du public. L’association recommande, avant tout engagement, de contacter des organismes publics tels que France Rénov, qui prodiguent des conseils impartiaux et qui sont capables de diriger les consommateurs vers des professionnels réellement compétents.

Un appel à la vigilance et à l’information

Pour éviter les pièges tendus par certains professionnels peu scrupuleux, il est essentiel pour les consommateurs de se montrer vigilants et bien informés. Par le passé, des aides gouvernementales comme Ma Prime Rénov, éco-PTZ ont été mal comprises ou mal présentées par les démarcheurs, ajoutant à la confusion des consommateurs. S’assurer de la validité des informations fournies par ces derniers reste une priorité absolue.

L’UFC-Que Choisir s’engage à poursuivre son action en faveur de la transparence et de l’éthique dans ce secteur crucial pour la transition énergétique. Alors que la pression législative s’intensifie, les consommateurs doivent également jouer un rôle actif en dénonçant les pratiques abusives et en partageant leurs mauvaises expériences pour prévenir d’autres personnes des risques potentiels. La lutte contre ces abus est un effort collectif qui nécessite la participation de tous, pour une transition énergétique réussie et équitable pour l’ensemble de la population française.

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