La perspective de démissionner de son emploi pour se lancer dans une nouvelle carrière peut sembler intimidante, surtout lorsqu’on pense à la sécurité financière. Cependant, il existe un dispositif permettant de toucher l’allocation chômage après une démission, à condition de préparer un projet de reconversion professionnelle solide. Introduit en 2019, ce dispositif a permis à 25 000 personnes de bénéficier de cette opportunité rien qu’en 2023, selon l’Unédic.

Qu’est-ce que le dispositif démission-reconversion ?

Le dispositif démission-reconversion a été créé pour offrir une seconde chance aux salariés désireux de se réorienter professionnellement. Il s’adresse à ceux qui souhaitent quitter leur poste pour réaliser un projet jugé sérieux et viable, avec l’assurance financière apportée par l’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE).

Critères d’éligibilité

Pour être éligible, certaines conditions doivent être remplies. En premier lieu, le salarié doit être en contrat à durée indéterminée (CDI) et avoir travaillé au moins 1 300 jours au cours des 60 derniers mois. Ces conditions garantissent que l’individu est bien ancré dans le milieu professionnel avant d’envisager une telle transition.

En outre, le projet de reconversion doit être évalué comme « réel et sérieux ». Cette évaluation permet de s’assurer que le demandeur a un plan solide qui justifie sa demande de démission et l’usage des fonds publics pour l’aider dans sa transition.

Les étapes pour bénéficier de ce dispositif

Le parcours pour bénéficier de l’allocation commence par l’élaboration de son projet. Une étape essentielle est de solliciter un Conseil en Évolution Professionnelle (CEP) avant de quitter son emploi. Ce service gratuit, proposé par des opérateurs comme ceux mandatés par France Compétences, offre un accompagnement sur les options de carrière et les démarches à suivre.

Une fois le projet mûrement réfléchi, le salarié doit soumettre un dossier détaillant le caractère sérieux et faisable de son projet à l’association Transition Pro. Cette commission a deux mois pour donner sa réponse. Si elle ne se manifeste pas dans ce délai, cela vaut validation tacite de la demande.

Après validation du projet

Une fois le projet validé, le salarié dispose d’un délai de six mois pour démissionner de son emploi. Durant cette période, il doit préparer sa transition de manière proactive, veillant à respecter toutes les obligations qui lui incombent pour ne pas voir ses droits au chômage compromis.

Il est crucial de souligner que le versement de l’allocation n’est pas inconditionnel. Le bénéficiaire doit continuellement prouver l’avancement de son projet. Un manquement à ces obligations peut résulter en une suppression temporaire de l’aide.

Autres situations pour toucher l’ARE après démission

Le dispositif démission-reconversion n’est pas la seule voie pour obtenir l’ARE après une démission. D’autres situations permettent également d’y avoir droit, telles que :

Ces situations soulignent l’importance de chaque cas particulier et justifient des exceptions à la règle générale de non-éligibilité au chômage après une démission. Cela montre la flexibilité du système français qui prend en considération les aléas de la vie personnelle et professionnelle.

Conclusion

Démissionner pour se réinventer professionnellement est une décision majeure qui mérite une préparation approfondie. Cependant, grâce au dispositif démission-reconversion, cette transition est désormais plus accessible pour ceux qui ont un projet professionnel rigoureusement pensé. Avec une bonne planification et en respectant les conditions nécessaires, il est tout à fait possible de bénéficier de l’allocation chômage et de sécuriser son avenir pendant cette période de changement.

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