Lancé en 2021 pour encourager la pratique sportive chez les jeunes, le programme Pass’Sport se heurte encore à des taux d’utilisation modestes. Cette aide financière de l’État, d’un montant actuel de 50 €, est destinée aux jeunes âgés de 6 à 30 ans pour alléger les frais d’inscription dans les clubs sportifs. Malgré ses intentions louables, l’initiative connaît une sous-utilisation notable, incitant le gouvernement à reconsidérer son modèle.

Un bilan mitigé : État des lieux en 2024

Depuis sa création, le Pass’Sport peine à convaincre les publics ciblés. En 2023, seulement 22,6 % des bénéficiaires potentiels ont utilisé le dispositif, soit environ 1,38 million sur les 6,1 millions de jeunes éligibles. Ces chiffres, fournis par le ministère des Sports, mettent en lumière des disparités significatives selon les régions. Face à cet engagement limité, le gouvernement a réduit le budget alloué au programme, passant de 100 millions d’euros à 85 millions en 2024, avec une nouvelle baisse prévue à 74,55 millions en 2025.

Réorienter l’aide : Quelles sont les perspectives pour 2025 ?

Le ministre des Sports, Gil Avérous, s’appuie sur des propositions de la direction des sports pour recadrer le Pass’Sport sur des publics prioritaires. Selon Benjamin Dirx, député et rapporteur de la commission des finances, une des propositions concerne une concentration sur les adolescents de 11 à 14 ans, avec une augmentation de l’aide à 75 € par bénéficiaire. Ce ciblage plus précis vise à rendre l’aide plus efficace et adaptée aux besoins identifiés.

Les critères actuels et les options à l’étude

Actuellement, le Pass’Sport s’adresse à plusieurs catégories :

Dans la perspective de 2025, des scénarios supplémentaires sont envisagés : un élargissement de l’âge d’éligibilité de 15 à 30 ans avec des conditions plus strictes et une subvention augmentée à 80 €, ou une focalisation exclusive sur les zones de revitalisation rurale souffrant de difficultés économiques et sociales.

Contexte économique et social : Défis et inégalités d’accès

Un rapport publié en octobre 2024 par Éric Jeansannetas, sénateur de la Creuse, souligne la nécessité de recentrer le programme sur les familles économiquement fragiles. L’analyse menée par la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF), l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (INJEP), et le Centre national des oeuvres universitaires et scolaires (CNOUS) révèle que des raisons financières expliquent un tiers du non-recours. Après déduction de l’aide actuelle, les familles doivent encore faire face à des frais relativement élevés, souvent supérieurs à 50 € par an.

Malgré les défis persistants, aucune décision définitive n’est prise à ce jour. L’environnement du ministre précise que les travaux préliminaires sont en cours et n’ont pas reçu de validation officielle. Néanmoins, l’objectif du gouvernement reste de ne pas durcir les critères d’éligibilité, en gardant une flexibilité pour répondre aux besoins variés des bénéficiaires potentiels.

Une nécessité de sensibilisation et d’accompagnement

Outre les ajustements financiers, un accent particulier doit être mis sur la sensibilisation des jeunes et de leurs familles aux opportunités offertes par le Pass’Sport. Il apparaît crucial d’améliorer les dispositifs d’information et de soutien pour maximiser l’accès au programme et encourager une plus grande participation.

Il est essentiel que le gouvernement prenne en compte les retours des usagers pour restructurer ce dispositif dans un sens plus inclusif et équitable. La redéfinition de cet outil, bien que complexe, doit refléter une volonté claire de démocratiser l’accès au sport pour toutes les catégories de jeunes, indépendamment de leurs conditions socio-économiques.

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